Crise à l’Est de la RDC : La CENCO opte la solution militaire

« L’effort de guerre s’impose et doit être effectif », déclarent les Evêques catholiques qui, au terme de leur assemblée extraordinaire, appelle à réduire « impérativement » le train de vie des Institutions et des dirigeants « pour renforcer nos moyens de défense, moderniser, équiper conséquemment notre armée et bien motiver nos forces de sécurité »

« L’heure est grave. Notre Pays est en danger ! ». Tel est l’intitulé de la déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réunis à Kinshasa en assemblée plénière extraordinaire pour examiner la situation sociopolitique et sécuritaire de la RDC. « Préoccupes par la dégradation de la situation sécuritaire de notre Pays et mus par notre mission prophétique, tirons la sonnette d’alarme sur le danger que court notre Pays et sur la responsabilité de nous tous pour y faire face », déclare, d’emblée, la Cenco.

Rwanda et Ouganda, appuis militaires à l’occupation de la RDC

L’église catholique de la DC déplore, entre autres, l’occupation progressive des territoires congolais à l’Est et cite nommément, « selon les sources fiables », le Rwanda et l’Ouganda comme appuis militaires à ces occupations.

Toujours dans le lot de ses préoccupations, la Cenco épingle la Communauté internationale et les Organisations régionales « qui disposent des leviers pour faire justice au Peuple congolais », mais qui « affichent une attitude hypocrite qui révèle une certaine complicité ».

« La complaisance de la communauté internationale envers les multinationales et les pays prédateurs de nos ressources naturelles, engage la grave responsabilité de cette même communauté qui, dans sa duplicité, souffle le chaud et le froid », martèlent les Evêques catholiques. Et de cogner encore : « Il ne faut pas oublier qu’au-delà des richesses naturelles, il y a le Peuple congolais qui a besoin de vivre en paix. De quel maintien de la paix parle-t-on quand le nombre des morts ne cesse de se multiplier ? »

Evoquant d’autres foyers d’insécurité e de tueries, notamment à l’Ouest du Pays, l’Assemblée extraordinaire de la Cenco tire la sonnette d’alarme sur le risque d’une balkanisation du pays, d’une manière ou d’une autre. « Si nous n’y prenons garde, nous allons nous réveiller un matin avec un pays balkanisé de l’une ou l’autre manière », peut-on, en effet, lire dans la déclaration.

La guerre, option principale de la Cenco

Pour mettre fin à cette dérive sécuritaire, la Cenco joint sa voix à celles qui en appellent à une action militaire efficace et interpelle le Gouvernement pour ce faire. « L’effort de guerre s’impose et doit être effectif », soutiennent les Evêques qui estiment qu’il faudrait « impérativement réduire le train de vie de nos Institutions et de nos Dirigeants pour renforcer nos moyens de défense, moderniser, équiper conséquemment notre armée et bien motiver nos forces de sécurité ».

Considérant les efforts déployés à ce jour dans ce cadre ainsi que leur résultat, le Cenco recommande de « mettre en place un cadre national large, au-delà des affinités politiques, afin d’évaluer les initiatives déjà prises en vue d’arrêter de nouvelles stratégies pour sauver la Nation ». Et ce travail, poursuit la Cenco, doit aller avec une justice véritable.

Elle déplore, en effet, le fait que « des personnes identifiées comme responsables de milliers de morts ne sont jamais interpellées ».

Diplomatie, oui mais…

La Cenco encourage, tout de même, « les efforts diplomatiques comme solution éventuelle à la tragédie que nous vivons ». Mais elle prévient tout de suite que « l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables » et qu’il « faudrait aussi éviter les alliances avec ceux qui ont développé une forme de « mercantilisme militaire » ayant comme vraies motivations le pillage des ressources naturelles de la R.D.Congo et l’occupation de ses terres ».

La Cenco appelle à une marche pacifique le 4 décembre

Des appels sont également lancés aux Congolais en général, et à la société civile, en particulier, aux politiciens, aux FARDC, etc. pour une mobilisation afin de sauver la Nation en danger. « L’heure est grave. Notre pays est en danger ! Ne laissons pas balkaniser la R.D. Congo. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ainsi que dans la diaspora, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre Pays », conclue la Cenco qui appel à une marche pacifique le 4 décembre prochain.

JEK

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