Le « Rentrez chez-vous » de Mboso à Nyarugabo rebondit au parlement français

Les réseaux sociaux grouillent encore d’une vidéo mettant en scène le député national Moïse Nyarugabo en train de se faire interrompre pendant son intervention par le Président de l’Assemblée nationale qui le renvoie du micro. Visiblement agacé, Christophe Mboso lui lance ce bout de phrase qui fait le buzz : « Rentrez chez-vous ».

La vidéo dont question ne donne pas d’indication sur le contexte de ce bref tête-à-tête, ni sur le sujet qui était au débat lors de cette plénière. L’on retient seulement que le bout de phrase peu délicat n’a, certes, pas provoqué une levée de boucliers, mais ne manque pas de dangerosité dans le contexte général du pays.

Sans en donner la ferme confirmation, en fait, l’on craint que les propos de Christophe Mboso soient l’expression d’une certaine xénophobie dans ce contexte de guerre armée et médiatique contre le Rwanda qui, justement, accuse la RDC d’entretenir la xénophobie et la stigmatisation contre les populations rwandophones. Or, justement, Moïse Nyarugabo est un rwandophone.

Le speaker de la chambre basse aurait-il donc eu, comme à son habitude, un mot de trop ? On se souvient aussi que, dans le même contexte de la guerre à l’Est, Mboso avait, au tout début de son mandat au bureau de la chambre basse, invité les députés de l’Est à « quitter les groupes armés ». Un appel qui avait résonné, auprès de ces derniers, comme une accusation d’appartenance aux groupes armés, ce que personne n’a encore démontré à ce jour.

Indignations en France pour des propos similaires

Il ne reste pas moins qu’en France, ce genre de « mots de trop » ne passent pas inaperçus et ne laissent personne indifférent. Le Député RN – extrême droite – Grégoire de Fournas doit se mordre les doigts pour ses propos qualifiés de racistes à l’endroit d’un de ses collègue, le député LFI Carlos Martens Bilongo, noir et d’origine congolaise de Brazzaville). Alors que celui-ci faisait une intervention sur le « drame de l’immigration clandestine », Grégoire de Fournas va lancer à la cantonade dans l’hémicycle : « qu’il retourne en Afrique ».

Suffisant pour provoquer un remue-ménage dans la salle jusqu’à ce que la présidence de séance l’interrompe, fait rarissime à l’Assemblée nationale française. Une commission a été chargée d’examiner la question ce vendredi après-midi, et le député indélicat encourt de lourdes sanctions.

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