120 jours de grève, le Synamed se dit floué par le Gouvernement et le déballe

Les médecins membres du Syndicat national des médecins du Congo (Synamed) se disent floués par le Gouvernement après 120 jours de grève sans suite de leurs revendications. Ils l’ont dit à travers le comité national de leur syndicat hier jeudi lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Les négociations de Bibwa 2, débutées le 6 octobre 2022, n’ont jamais repris après leur suspension le 10 octobre suite au voyage des ministres du Budget et des Finances qui sont déjà revenus à Kinshasa.

Toujours pas de reprise des négociations de Bibwa 2

Dans tous les cas, notent dans leur exposé les Dr Fabien Nzoko Fwankenda et John Senga Lwamba, respectivement Secrétaire général national adjoint et Secrétaire général national, même les 4 jours de séjour à Bibwa n’avaient rien produit. Motif, le banc gouvernemental n’a jamais fait de contreproposition sur le taux à allouer aux indemnités de transport et de logement, unique sujet qui avait été abordé durant ces 4 jours.

Malgré l’annonce, par la partie gouvernementale, de la reprise des négociations, celle-ci (la partie gouvernementale) n’est jamais passée à l’acte. Conséquence : l’accord ente les bancs syndical et gouvernemental n’a jamais été signé. Autrement dit, depuis quatre mois les choses sont demeurées en l’état quant aux revendications des médecins affiliés au Synamed.

Mais pendant cette période, les médecins ont eu à faire l’objet d’une répression barbare de leur manifestation organisée à Kinshasa voici quelque 45 jours. Après l’indignation générale, la vie reprendra son cours normal sans que rien ne change. Ou presque…

Les tricheries du banc gouvernemental

Car après la manifestation réprimée, poursuit le Synamed, certains médecins affiliés au Sylimed (Syndicat libre des médecins), jugé proche du Gouvernement, vont bénéficier de la prime de sang et d’une tricherie sur les listes de paie. Le Synamed dit avoir, en effet, constaté, entre autres, la falsification du fichier d’alignement à la prime de risque pour T4 2022 (ndlr : quatrième trimestre de l’année 2022). Le fichier payé est différent du fichier discuté en commission et paraphé par toutes les parties ».

Autres irrégularités : « la falsification du fichier des 1.000 médecins mécanisés au T4 2022. De nombreux médecins validés par la commission ont vu leurs noms disparaître sous l’effet d’une potion magique d’Astérix » ; « des montages frauduleux de paiement des primes à des taux ne correspondant pas aux grades statutaires à des dirigeants d’un syndicat proche du Gouvernement ».

Face à toutes ces irrégularités, le Synamed demande l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités en vue de sanctions contre les coupables. Il invite l’IGF, l’inspection générale de la santé, l’Ordre des médecins ainsi que la justice « à jouer, chacun en ce qui le concerne, réellement son rôle dans la répression des antivaleurs ». E le bureau exécutif national du Synamed dit se réserver le droit de se constituer partie civile devant les instances judiciaires.

Corser la grève à partir du 19 novembre

En attendant, il continue de revendiquer les droits déjà exprimés à la partie gouvernementale, notamment « la réactivation de la paie des indemnités de transport et de logement prévue pour l’exercice budgétaire 2022 ; le paiement des arriérés dus au non-paiement de ces indemnités ; le respect des termes de référence de la prime de risque professionnel », etc., sans oublier « les réparations liées à la répression de la marche pour la dignité du médecin.

Enfin le Synamed – qui revendique son apolitisme – prévient que « passé le 19 novembre, si un accord n’est pas signé avec le Synamed asbl, ce dernier se verra obligé d’entreprendre de nouvelles actions syndicales de grande envergure à travers toute la RDC ».

JEK

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