Agression de la RDC : A l’ONU, Félix Tshisekedi met le Rwanda à nu

C’est un Félix Tshisekedi particulièrement combatif qui s’est exprimé aux premières heures de ce mercredi 21 septembre 2022 (il était un peu plus de minuit à Kinshasa) à la tribune de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation sécuritaire et d’agression dont est victime son pays, surtout de la part du Rwanda sous couvert du M23. Intervenant au lendemain de la sortie médiatique d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, dont la lecture de la situation et les pistes de solution continuent de jeter de l’émoi au sein de l’opinion congolaise, le chef de l’Etat congolais se trouvait à la croisée d’un combat diplomatique ciblant aussi bien sa propre opinion intérieure que les décideurs mondiaux et les partenaires africains qui accompagnent la RDC dans cette lutte.

Les sonorités des propos de Guterres, assimilés comme étant la position de la communauté internationale qui prend à contre-pied aussi bien le dernier rapport onusien que les attentes des Congolais et des africains épris de paix, exerçaient, en effet, une pression décuplée sur Tshisekedi. Il se devait donc de faire entendre la voix du Congo à haute et intelligible voix afin de requalifier les discordances au profit de la vraie réalité des faits et dans la perspective de solutions véritablement durables.

Méthodiquement, Félix Tshisekedi commence par présenter la situation réelle du  Nord-Kivu qui est une égression étrangère avant de nommer clairement le Rwanda tout en dénonçant ses stratagèmes pour se défiler de ses responsabilités.

« Tout observateur honnête et de bonne foi reconnait que cette crise est causée principalement par les convoitises que suscitent ses fabuleuses richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins », commence Félix Tshisekedi. Ensuite,  tout en reconnaissant la contribution de divers partenaires à la recherche de la paix, il déplore que ces efforts n’aient pas abouti à une solution durable du fait que « le mal sécuritaire continue à ronger mon pays ».

Le mal n’est autre que le Rwanda

Et ce mal n’est autre que le Rwanda, cogne le chef de l’Etat congolais sans fards : « C’est le cas actuellement du Rwanda qui, au mépris du droit international, de la Charte de l’ONU et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine, a, une fois de plus, non seulement agressé, en mars dernier, la RDC par des incursions directes de ses forces armées, les RDF, mais aussi occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le Mouvement du 23 mars  dit M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en hommes de troupes ». Il rend aussi responsable le Rwanda dans l’abattage d’un hélicoptère de la Monusco, un acte constitutif d’un crime de guerre : « Et, comme pour défier la communauté internationale, le M23 avec le soutien    de l’armée rwandaise a même abattu un hélicoptère de la MONUSCO et tué 8 casques bleus, commettant ainsi un crime de guerre ».

Dans sa rage de convaincre, le Président de la République égraine ensuite des éléments de preuve de cette agression. L’implication et la responsabilité du Rwanda et son suppôt du M23 « ne sont plus discutables dès lors que plus d’une fois, aussi bien  les groupes d’experts dument mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, CIRGL, que des organisations non gouvernementales humanitaires et des droits de l’Homme crédibles les ont établies dans des rapports documentés et objectifs, à la limite du scientifique ».

Jonas Eugène Kota

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