La nouvelle de l’arrivée à Muanda d’une cargaison de près de 28.000 tonnes métriques de carburant a fait sortir le Ministre des hydrocarbures de ses gongs. Mercredi dans la soirée, Didier Budimbu a convoqué une conférence de presse à son cabinet pour tenter de démentir la nouvelle, mais avec un effet de confirmation.
Ayant à ses côtés le nouveau Directeur général de l’OCC, à qui était destiné la note technique relative à ce carburant, ainsi que des responsables de la Socir, de Sep Congo, de Cobil et bien d’autres, Budimbu, visiblement agité, a clamé que ce genre de situations arrive souvent et que l’on arrive toujours à ramener le carburant à la norme. Il a été repris presqu’en choeur par les responsables des services concernés.
Lire notre précédent article à ce lien : https://congoguardian.com/2022/09/14/un-nouveau-stock-de-30-000-tm-de-carburant-declare-non-conforme/
Seulement, cette initiative de communication a semblé stigmatiser le travail que la presse, dont Congo Guardian, a fait en informant le public. Même si le document dont question est considéré comme interne, il n’en reste pas moins qu’il contient des informations sur des faits qui touchent à l’intégrité des citoyens et de leurs biens. Parler de « détracteurs du Ministre » n’est rien d’autre que ce « djalelo » ambiant qui n’apporte rien à l’efficacité du travail que l’on attend de ceux qui détient une portion des responsabilités étatiques.
La problématique de la pénurie du carburant est aujourd’hui suffisamment préoccupante et on peut s’étonner que des responsables cherchent à sauver leur peau plutôt qu’à faire leur travail et laisser la presse faire le sien. A ce stade un fait est immuable et Didier Budimbu l’a confirmé en voulant le démentir maladroitement : la RDC a réceptionné une cargaison de carburant déclaré non conforme par l’organe (OCC) attitré du pays qui a proposé ce produit au refoulement ou à un reconditionnement préalable. L’OCC n’a fait que son travail et on ne voit pas où peut se situer la responsabilité du Ministre pour que l’on cherche des détracteurs qui chercheraient à nuire. A moins, bien entendu, qu’il aie des choses à se reprocher.
La note de l’OCC Muanda énonce clairement ceci : « De ce qui précède, la cargaison dudit produit est, dès ce mardi 13/09/2022, soumis à la procédure de refoulement (…), à moins d’une possibilité de reconditionnement ou de correction du produit au niveau du terminal (SOCIR) dans les 48 heures ». Elle ajoute qu’ « à l’heure actuelle, faute d’un stock disponible de MOGAS devant aider à la correction des produits non conformes ; et a la lumière des conclusions des résultats obtenus en interne par le terminal sur ledit produit (tension de vapeur Reid et teneur en Soufre total au-delà des exigences, ainsi que la différence des températures entre 10% et 20% des volumes du distillat en dehors des spécifications), la possibilité de reconditionnement des produits non conformes qu’offre l’article 7 de la note circulaire ci-haut citée, n’est pas jusque-là ou tout de suite envisageable ».
JEK
