RDC-Rwanda : Tête-à-tête sous haute tension entre Tshisekedi et Kagame à Luanda

Le Président angolais, Joao Lourenço, va réunir en tête-à-tête ce mercredi à Luanda, les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame dans le cadre de sa médiation visant le règlement du conflit opposant la RDC et la Rwanda. Kinshasa accuse, en effet, Kigali de soutenir la rébellion du M23 qui a repris du service depuis quelques deux mois.

Cette rencontre vient à la suite des entretiens que le président angolais avait eus, fin mai-début juin, séparément avec les deux chefs d’Etat. Dans la même période, Tshisekedi et Kagame avaient eu un entretien téléphonique sur recommandation du Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine. Rien n’avait flitré de cet échange.

Sommet sous haute tension

Mais depuis tous ces contacts, les rapports entre Kinshasa et Kigali n’ont fait que se détériorer alors que les combats sur terrain se poursuivent à des intensités variantes. Alors que les Etats membres de la Communauté économique d’Afrique de l’est (EAC) ont décidé de l’envoi d’une troupe spéciale à l’Est de la RDC, troupe à laquelle Kinshasa a rejeté la participation du Rwanda, le Conseil de sécurité a voté, le 30 juin 2022, une résolution reconduisant partiellement l’obligation de notification préalable pour tout achat d’arme.

Une résolution considérée par les Congolais comme une reconduction tacite de l’embargo lui imposée alors que son voisin agresseur a les mains libres pour s’armer.

Le mini-sommet de Luanda de ce mercredi se tient donc dans un contexte de l’aggravation des rapports entre Kigali et Kinshasa au regard de l’évolution de la situation sur terrain avec un M23 qui justifie d’une puissance de feu exceptionnelle. Bintou Keita, patronne de la Monusco, avait déclaré au Conseil de sécurité que cette rébellion dispose de moyens militaire d’une véritable armée.

Côté Kinshasa, on déplore ce qu’on appelle la duplicité de la communauté internationale face à la réalité et aux évidences de l’implication du Rwanda dans la nouvelle violation de l’intégrité territoriale de la RDC. Dans son dernier message à la Nation à l’occasion de la fête de l’indépendance de son pays, le Président Tshisekedi avait réaffirmé fermement que le Rwanda a bel et bien agressé son pays et que toutes les options, militaire et diplomatique, restent sur la table pour mettre fin à cette situation et pacifier l’Est. Pour lui, la volonté de paix et la disposition à dialoguer ne doivent pas être considérées comme un signe de faiblesse.

La double tâche de Joao Lourenço

A Kigali le discours demeure au rejet en bloc des accusations de Kinshasa. En retour, Kigali reproche à son voisin de ne pas considérer ses engagements dans le cadre des négociations avec les groupes armés. Le Rwanda accuse également la RDC de soutenir les résidus de la rébellion FDLR pour attaquer son territoire, ce qui n’a jamais été démontré.

Face à ces positions diamétralement opposées et qui se sont corsées malgré les médiations déjà entreprises, le Président Lourenço a la double tâche de tempérer les esprits et de parvenir à concilier les cahiers de charge des deux parties. L’objectif est d’arracher une désescalade et d’obtenir un cessez-le-feu sur terrain avec pour finalité de réconcilier Kinshasa et Kigali. Cependant, tout devra se jouer sur le terrain de la sincérité pour rétablir la confiance et parvenir à une paix véritable dans la région des grands et à l’Est de la RDC.

JEK

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *