Climat : La RDC clôture sa première Semaine nationale du climat et réaffirme son leadership environnemental

Après quatre jours d’intenses échanges et de réflexions stratégiques, la République démocratique du Congo (RDC) a clôturé ce jeudi sa première Semaine nationale du climat, un événement majeur qui a permis de tracer la voie de la participation congolaise à la COP30, prévue en novembre à Belém, au Brésil.

La cérémonie de clôture, présidée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, a réuni les membres du gouvernement, les experts nationaux et internationaux, la société civile et les partenaires au développement, autour d’un objectif commun : faire de la RDC un pays-leader de l’action climatique mondiale.

Un moment charnière pour la diplomatie climatique congolaise

Inaugurée le 27 octobre par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, cette semaine d’échanges a permis de définir la stratégie et la position nationales en amont des négociations internationales de la COP30. Les travaux ont débouché sur une série de recommandations clés destinées à consolider le rôle de la RDC comme premier poumon vert du monde et pilier du développement durable africain.

Parmi ces recommandations, figure la volonté de faire du programme “La Forêt, c’est nous” un instrument central d’éducation, de mobilisation citoyenne et financière, mais aussi de restauration du patrimoine forestier national.

Le programme, présenté comme un levier d’emplois verts et de croissance durable, sera désormais placé au cœur des politiques publiques.

Une autre orientation majeure concerne la transformation de l’économie du climat en outil stratégique de financement innovant, à travers l’application de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui régit les mécanismes d’échanges de crédits carbone.

« Mon engagement, en tant que cheffe du gouvernement, est de traduire toutes ces recommandations en actions concrètes et de parvenir à des résultats tangibles », a déclaré la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, saluant la qualité du travail accompli par les experts et les ingénieurs forestiers qu’elle a qualifiés d’« espoir et de force vive pour sauver nos forêts ».

Une vision nationale portée par une coordination renforcée

La ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, a présenté lors de la clôture les principales stratégies issues des discussions, centrées sur le renforcement du leadership climatique de la RDC et la coordination nationale avant la COP30.

« Notre priorité est de garantir une présence active et coordonnée de la République démocratique du Congo à la COP30, afin de porter haut la voix de notre pays et défendre nos priorités environnementales et de développement durable », a affirmé la ministre.

Elle a annoncé la création d’un cadre national de concertation technique, un mécanisme permanent de dialogue entre les institutions publiques, les scientifiques, les acteurs privés et la société civile. Ce dispositif vise à assurer la cohérence des politiques environnementales et la continuité du dialogue entre les parties prenantes.

Des programmes structurants pour l’action climatique

Pour donner corps à sa stratégie, la RDC prévoit l’opérationnalisation de deux programmes phares :

  • Le Couloir vert Kivu–Kinshasa, un programme présidentiel destiné à reconnecter écologiquement l’est et l’ouest du pays à travers des initiatives de reboisement et d’agroforesterie durable ;
  • Et le programme “La Forêt, c’est nous”, centré sur la restauration et la valorisation des forêts congolaises, en lien avec l’objectif mondial 30×30, qui vise à protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030.

Ces programmes seront appuyés par la mobilisation de financements climatiques innovants et par un partenariat renforcé avec les bailleurs internationaux et le secteur privé responsable.

Une RDC résolument tournée vers l’action

En clôturant les assises, la Première ministre a rappelé que la Semaine nationale du climat n’était pas une fin en soi, mais le point de départ d’une nouvelle gouvernance climatique fondée sur l’action et la redevabilité. La RDC entend désormais renforcer ses alliances internationales, tout en consolidant ses efforts internes pour la protection des écosystèmes et la résilience des communautés locales.

« La RDC est prête pour l’action, mais elle ne peut agir seule », a rappelé Marie Nyange Ndambo qui a ajouté : « Nous attendons que les promesses se traduisent en engagements concrets et en solidarité réelle. »

Avec cette première Semaine nationale du climat, la RDC confirme son ambition de devenir un modèle africain de gouvernance environnementale et un acteur incontournable de la justice climatique mondiale.

JEK

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