La République démocratique du Congo et le Fonds monétaire international (FMI) consolident leur alliance économique dans un contexte de reprise progressive des équilibres macroéconomiques. Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a reçu mercredi la mission du FMI conduite par Calixte Ahokpossi, pour la deuxième revue annuelle du programme appuyé par l’institution de Bretton Woods.

Cette rencontre stratégique, à laquelle ont pris part la Présidence de la République, la Primature, la Banque centrale du Congo (BCC), la Direction générale des douanes et accises (DGDA) et plusieurs ministères clés, a marqué un point d’étape sur les engagements de Kinshasa en matière de discipline financière et de gouvernance économique.
Des pertes apurées, un budget assaini

Au centre des échanges : la question des pertes et manques à gagner (PMAG) enregistrés au cours des exercices récents. Daniel Mukoko Samba a annoncé que les PMAG de 2024 sont « désormais clôturés et entièrement apurés », tandis que ceux de 2025 — relatifs aux deux premiers trimestres — sont en cours de paiement. « L’objectif est de finaliser le règlement d’ici fin février 2026 », a-t-il déclaré, assurant que les ressources nécessaires sont disponibles.
Le ministre a également confirmé la résolution d’un différend financier ancien avec un partenaire du Sud, dans les mêmes délais. « Nous n’accumulons plus de pertes ni de manques à gagner. Nous remettons ce que nous devons et réclamons ce qui nous revient », a-t-il insisté, traduisant une volonté de restauration de la crédibilité budgétaire congolaise.
Un signal fort pour les partenaires et les marchés
Les discussions ont aussi porté sur les réformes sectorielles — notamment la fixation du prix des carburants — dont les effets commencent à se refléter dans les recettes publiques. Selon Mukoko Samba, les recettes fiscales et parafiscales enregistrent une hausse soutenue, y compris celles du Fonds national d’entretien routier (FONER).
Pour le FMI, ces progrès témoignent d’un engagement réel. « Nous avons passé en revue l’évolution des prix, la situation des produits pétroliers et les perspectives budgétaires à moyen terme », a précisé Calixte Ahokpossi, saluant le dialogue constructif avec le gouvernement congolais.
Cap sur une croissance durable
Cette revue intervient dans un contexte où Kinshasa ambitionne de consolider les gains de stabilité monétaire et de renforcer la transparence dans la gestion publique. Le FMI et les autorités congolaises entendent poursuivre leur coopération pour stabiliser le cadre macroéconomique, accroître la résilience budgétaire et stimuler une croissance inclusive.
En toile de fond, la RDC cherche à transformer ses ressources naturelles et à diversifier son économie pour s’affranchir de la dépendance aux cycles miniers. La réussite du programme appuyé par le FMI constitue à cet égard un test clé de crédibilité pour le pays sur les marchés internationaux.
JEK

