Kinshasa revit sa légende. Cinquante ans après le mythique combat du siècle qui opposa Muhammad Ali à George Foreman au stade Tata Raphaël, la capitale congolaise s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire sportive et culturelle.

À l’initiative de l’homme d’affaires congolais Déo Kasongo et de son agence DIVO, une série d’événements commémoratifs réunit cette semaine des figures emblématiques de la boxe, avec en tête Mike Tyson, légende vivante du ring, venu fouler le sol congolais pour la première fois.
Un projet né d’un rêve congolais
Face à la presse ce samedi, Déo Kasongo a livré un discours empreint d’émotion et de fierté. Pour lui, cette célébration dépasse le simple cadre sportif : « Quand on a de l’imagination, les choses qu’on imagine deviennent possibles. Dieu met toujours des gens sur le chemin pour accompagner la vision », a-t-il confié.
Saluant le soutien de tous ceux qui lui ont apporté leur concours à la matérialisation de ce moment, à commencer par le Président Tshisekedi, Kasongo a tenu à rappeler le sens profond de son initiative : honorer la mémoire d’un événement qui a marqué la planète entière tout en réaffirmant la capacité du Congo à rêver et à réaliser de grands projets.

Mike Tyson, un retour aux origines
Star de cette commémoration, Mike Tyson a captivé l’assistance par des mots simples mais chargés d’émotion. Le champion américain, au sommet de sa carrière dans les années 1990, a révélé un lien inattendu avec la RDC : « Je suis très heureux d’être ici. Un test ADN a montré que la grande majorité de mes ancêtres viennent du Congo. Quand j’ai découvert cela, tout a pris du sens », a déclaré Tyson, visiblement touché.
Sur un ton humble et introspectif, « Iron Mike » a évoqué le poids de l’histoire et les blessures héritées des guerres et des luttes passées : « Une fois que j’ai compris l’histoire du Congo, j’ai compris pourquoi j’étais comme je suis », a-t-il confié, suscitant une émotion palpable dans la salle.
Un programme symbolique et fédérateur
L’agenda du séjour de Tyson à Kinshasa reflète la symbolique du moment : ce samedi, conférence de presse et rencontres privées ; dimanche, un footing depuis le Palais du Peuple jusqu’au stade Tata Raphaël, suivi d’un entraînement public en compagnie du champion.
Le point culminant aura lieu le 30 octobre, avec un grand concert musical et un gala de boxe destiné à raviver la flamme d’un sport qui a fait battre le cœur du monde en 1974.
Déo Kasongo a également annoncé un geste fort : le stade Tata Raphaël portera désormais un nom chargé d’histoire — le Stade Ali-Forman. « Nous avons acquis les droits auprès des familles et des sociétés détentrices. Ce nom est éternel. Il traduit notre volonté d’envoyer au monde un message de soft power : nous avons compris l’importance de cet héritage », a-t-il déclaré.
Frenchy, le pont entre Los Angeles et Kinshasa
Présent à ses côtés, Frenchy, manager de Mike Tyson et lui-même d’origine congolaise, a raconté la genèse de ce partenariat hors du commun : « Pendant des années, j’ai refusé toutes les propositions. Mais quand j’ai rencontré Déo Kasongo à Los Angeles, j’ai senti que c’était le bon moment, la bonne personne. Il avait un rêve, et j’ai décidé d’y croire. Aujourd’hui, ce rêve est devenu réalité. »
Kinshasa, capitale mondiale de la boxe… cinquante ans après
En ramenant Mike Tyson sur les traces d’Ali et de Foreman, Déo Kasongo offre bien plus qu’un hommage : il signe la renaissance symbolique du Congo sur la carte mondiale du sport et de la culture.
Cinquante ans après le légendaire Rumble in the Jungle, la RDC fait à nouveau parler d’elle — non plus comme simple décor d’une épopée sportive, mais comme actrice centrale d’un récit de fierté, de mémoire et de renaissance. Et cette fois, le monde regarde à nouveau Kinshasa.
JDW

