Le dialogue national en vue de la paix et la cohésion aura-t-il lieu ou pas ? Deux semaines après son annonce officielle au sortir d’une audience de la délégation CENCO-ECC auprès du chef de l’État, des voix donnent l’impression d’une divergence au sein des institutions, et particulièrement entre le Président de la République en personne et le Gouvernement.
Mais tous comptes faits, il y aurait identité des vues sur la démarche que personne ne semble vouloir accepter l’initiative. Au départ, en effet l, c’est Nshole qui avait parlé d’une demande du Président qui l’avait exprimé dans une adresse publique à Isiro à l’occasion de la commémoration des 69 ans de martyrs de la Bienheureuse Anomalie. Est venue ensuite la réaction de la présidence qui parlera d’une audience accordée par le chef de l’État aux princes de l’église « à leur demande ».
Dans les deux cas, un fait est que la délégation des religieux était porteuse de son plan de paix incluant un dialogue national.
Hier au cours de son briefing de presse, en effet, le porte-parole du Gouvernement a démenti toute démarche pareille que soutiendrait le chef de l’État, mais en laissant une ouverture pour une éventuelle faisabilité. Patrick Muyaya a fait savoir que « le Président de la République n’a donné aucun mandat aux pères religieux (les évêques catholiques de la CENCO et les responsables de l’ECC) pour mener des consultations en vue d’un quelconque le dialogue. (…) », avant d’ajouter tout de suite : « Toutefois, le chef de l’Etat reste ouvert à toute démarche tendant à contribuer à la paix et à la cohésion nationale ».
L’initiative conjointe CENCO-ECC affirme justement poursuivre cet objectif de paix, non pas seulement en RDC mais aussi sur l’ensemble de la région des grands lacs.
En date du 3 février dernier, le service de presse de la Présidence de la République avait annoncé, dans une brève dépêche sur son compte Facebook que « le Président Félix Tshisekedi a reçu une délégation des représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo ». La dépêche précisait que « cette audience est la réponse à la demande de ces chefs religieux d’échanger avec le Président de la République au sujet de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC ».
La dépêche rapportait ensuite les propos de Mg Nshole, Secrétaire général de la CENCO, selon qui « les deux églises ont pris l’initiative de concevoir ce projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention, il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragés. C’est un projet louable ».
Mgr Donatien Nshole s’exprimait ainsi sur le perron de la cité de l’Union africaine à la sortie de l’entrevue avec le Président de la République.
Rapportant ce qu’il a annoncé comme « le message du Président de la République », il a fait savoir que celui-ci a appelé à « la cohésion nationale et à la compréhension commune des défis qui pèsent sur le destin de la RDC ».
Pour sa part, le Cardinal Fridolin Ambongo a tenu, au sortir de cette audience, à encourager les populations de la province du NordKivu : « vous n’êtes pas seuls , vous êtes toujours au cœur de nos prières, de nos préoccupations dans l’espérance de la foi de nos convictions religieuses. Nous prenons notre responsabilité pour voir comment trouver ensemble une solution ».
JDW