Réunion de la Cour de justice de l’EAC à Kigali : Constant Mutamba réserve un virulent niet

« Refus catégorique de participer à la troisième conférence de la Cour de justice de l’Afrique de l’Est à Kigali, au Rwanda ». Tel est le libellé de la réponse réservée par le Ministre d’État en charge de la justice de la République Démocratique du Congo à l’invitation lui adressée par le Président de la Cour de Justice de l’Afrique de l’Est basée à Arusha, en Tanzanie, pour participer à la conférence de cette réunion devant se tenir les 18 et 19 juillet prochains.

Droit dans ses bottes, Constant Mutamba, aujourd’hui bête noire et homme à abattre de Kigali, ne se perd pas en formules diplomatiques pour signifies à son correspondant le sens ce refus sans fard. « J’exprime toute ma protestation pour cette invitation dans un pays qui, en ce moment, s’illustre à agresser la République Démocratique du Congo et à y commettre plusieurs crimes dont des massacres et des pillages des ressources naturelles », écrit cet homme au sang lumumbiste.

Et de signer encore, dans la formule finale l’expression réitérée de son « refus de participer dans cette conférence organisée dans ce pays agresseur qui cause des malheurs à mon pays ».

Après avoir signé le traité d’adhésion à l’EAC en date du 8 avril 2022, la RDC avait accompli toutes les formalités internes lui permettant de ratifier son entrée dans la communauté, ce qu’elle fera le 11 juillet 2022.

Mais en ce moment déjà, la RDC est l’objet d’une agression du Rwanda, également membre de l’EAC. C’est, en effet, depuis novembre 2021 que la RDC fait l’objet d’une nouvelle violation de son territoire et de sa souveraineté par le Rwanda dont les troupes conduisent un simulacre de rébellion de nouveau dénommée M23 qui avait cessé d’exister depuis 2013. Cette nouvelle attaque va se traduire par la prise stratégique de Bunagana en juin 2022, soit un mois seulement avant la tarification du traité d’adhésion à l’EAC.

Depuis lors, Kinshasa assiste à une indifférence suspecte de l’EAC face à cette agression, alors que sa charte créatrice évoque l’obligation de solidarité de ses membres en faveur d’un pays membre agressé. Pire, cette indifférence s’avère aujourd’hui comme étant une marque claire de soutien de l’agresseur qu’est le Rwanda à travers des sommets qui aboutissent sans condamnation de Kigali ni exigence de retrait de ses troupes présente sur le sol congolais.

Le Gouvernement congolais avait déjà eu à stigmatiser cette attitude dans le chef de l’EAC déjà à l’époque de l’envoi d’une force de cette organisation sous-régionale pour lutter contre cette même agression. Alors que, comme convenu au départ, le force de l’EAC devait exécuter une action plus offensive, celle-ci s’est plutôt voulu comme une force d’interposition et d’observation du cessez-le-feu ainsi que le retrait de toutes les forces pour regagner leurs positions initiales.

C’est pendant cette présence que les forces rwandaises et le M23 vont contourner les forces dites d’interposition pour conquérir de nouveaux territoires sous le cessez-le-feu. À plusieurs positions, on va retrouver les forces de l’EAC en bonne entente avec celles rwandaises d’agression.

Après la complicité politique et diplomatique, la complicité militaire de l’EAC avec le Rwanda était ainsi établie.

JEK

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