Après une accalmie la nuit dernière, plusieurs sources signalent une reprise de tirs « façon intense » ce mardi matin dans la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Ces tirs sont entendus surtout dans les quartiers de l’Est de la ville, notamment à Biréré, à Bujovu, dans le périmètre de l’aéroport et sur l’axe vers Gisenyi (au Rwanda) au départ de cet aéroport qui est toujours contrôlé par les FARDC, tandis que la coalition RDF/M23-AFD est signalée dans certaines parties de l’ouest de Goma.
Pour la première fois dans l’histoire des agressions rwandaises contre la RDC sous couvert des rébellions, Goma est, depuis le week-end dernier, le théâtre d’affrontements armés entre les forces régulières et la coalition RDF/M23-AFD. En 2012, cette ville avait été brièvement occupée puis libérée sans coup férir par le M23 qui venait de naître cette année là avant d’être défaite militairement l’année suivante et se muer en parti politique, du moins sur papier.
La coalition pro-rwandaise, qui avait réussi à franchir le verrou de Saké le week-end dernier, alors que se tenait une réunion d’urgence au Conseil de sécurité, a manifesté ses premières positions dans la ville de Goma la nuit du dimanche 26 janvier.
Des sources locales faisaient état de l’occupation de 4 quartiers de la capitale du Nord-Kivu sur les 14 qu’elle compte. Mais les combats ont fait rage durant toute la journée de lundi autour du reste de la ville qui est demeurée sous contrôle des FARDC avec le soutien des miliciens Wazalendo.
Les affrontements se sont poursuivies surtout dans la partie sud de l’aéroport de Goma. Des tirs étaient le plus entendus du côté des quartiers Birere et Jolis Bois, alors que d’autres sources ont parlé de l’extension de combats à Gisenyi et ses environs.
La situation demeurait aussi précaire à Majengo et Kituku ainsi que sur l’axe Sake, alors que les forces régulières avaient réussi à reprendre le contrôle de la RTNC située sur les hauteurs stratégiques du Mont Goma.
Dans la soirée de lundi, les médias rwandais ont annoncé la destruction de plusieurs bâtiments à Gisenyi par des obus venant de Goma et qui auraient causés des morts et plusieurs blessés. Le Gouvernement congolais a noté cependant qu’il y avait de l’exagération dans la relation de la situation.
Certaines sources craignent cependant une escalade d’échanges de tirs entre Goma et Gisenyi, alors que l’on entendait des détonations aux abords de la grande barrière, poste frontalier entre les deux villes.
Sur le plan humanitaire, la situation est préoccupante avec, notamment, l’intrusion signalées dans des bases d’ONG dont certaines ont fait l’objetde pillages.
Plusieurs hôpitaux, notamment l’hôpital Charité et CBKA Virunga, ont été touchés par des obus. Des bombardements, des tirs et des pillages alimentent une panique généralisée et provoquent des déplacements massifs de populations.
L’on compte par centaines de milliers le nombre des déplacés dus aux combats dans la ville de Goma. Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.
C.G