Les mélomanes et autres chrétiens congolais se font les gorges chaudes sur les propos tenus la nuit dernière au cours d’une production gospel de fin d’année par Mike Kalambayi au sujet des déclarations, à son intention, de Christian Dakumuda, ancien musicien dit profane devenu serviteur de Dieu et décédé voici au moins une semaine. Un extrait de vidéo montre le chantre-pasteur visiblement remonté, en train de démentir des propos tenus, au moins une année avant sa mort, par feu Dakumuda, propos selon lesquels lui, Kalambayi, avait été initié à l’ocultisme pour le succès dans sa carrière par le musicien Koffi Olomide.
Le couteau entre les dents, Mike Kalambayi jure n’avoir jamais rencontré, le jour ou la nuit, Dakumuda New Man du vivant de celui-ci. Il jure aussi n’avoir jamais parlé avec lui, même pas par téléphone. Avant de prévenir que quiconque osera interférer dans sa bénédiction mourra.
Ces propos de Kalambayi suscitent donc un tollé général sur la toile où la principale question adressée à Mike Kalambayi est : où était-il pendant toute une année après les déclarations de Dakumuda pour venir démentir seulement maintenant qu’il est mort et ne s’expliquera ni ne se défendra plus jamais ? D’autres, très sévères contre le chantre-pasteur, dénoncent son manque d’éthique de serviteur de Dieu en confrontant un ancien collègue serviteur de Dieu après sa mort.
Une revendication de la mort de Dakumuda ?
Mais plus loin, les analystes se demandent si cette sortie post mortem n’a pas plutôt une connotation jubilatoire de quelqu’un qui revendiquerait une vengeance. Pour les tenants de cette sortie unanimement condamnée de Mike Kalambayi, celui-ci aurait, par ces propos, revendiqué cette mort de Dakumuda qui, de son vivant et même au cours de l’emission télévisée où il avait tenu ses propos, déclarait faire l’objet de combats et de réclamations du monde occulte depuis qu’il l’a quitté et qu’il dénonce les pratiques sataniques, notamment dans la musique congolaise aussi bien profane que gospel.
Comme Paul Kagame avec ses opposants
À l’étai de leur opinion, les tenants de celle-ci rappellent une autre revendication similaire de Paul Kagame sur la mort de l’un de ses opposants en exil, Patrick Karegeya, qui avait été retrouvé mort étranglé dans une chambre d’hôtel en Afrique du Sud.
L’affaire remonte au 31 décembre lorsque cet ancien chef de sécurité du régime de Kagame est retrouvé sans vie dans sa chambre d’hôtel. L’autopsie révèle que cet opposant, qui avait déjà échappé à d’autres attentats, était étranglé.
Dix jours plus tard au cours d’un petit déjeuner d’une communauté de prière, Paul Kagame va tenir des propos classés depuis comme une revendication de ce meurtre et un avertissement pour les autres opposants qui, d’ailleurs, vont continuer à être traqués jusqu’à être assassinés pour certains.
« La trahison a des conséquences », prévenait Paul Kagame à l’encontre des autres dissidents en exil avant d’ajouter : « Quiconque trahit notre cause ou souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Il reste seulement à savoir comment il deviendra une victime ».
Dans ses imprécations sur scène après son démenti post mortem, Mike Kalambayi n’est pas allé par quatre chemins pour prévenir : « Prenez garde que je ne verse pas mes larmes à cause de vous. Des gens qui m’ont insulté en 2020, 2021, 2022, 2023 sont aujourd’hui des débiles mentaux ! ». Avant de signer, sans équivoque : « Que celui qui va entraver ma bénédiction meurt ! ».
L’amour, la haine et la mort
Des propos pleins de sens et qui apportent l’eau au moulin de ses pourfendeurs qui rappellent au chantre-pasteur Mike Kalambayi ces passages bibliques : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 5 :44) et « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ; celui qui n’aime pas son frère demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui ».
JDW