Tina Salama, porte-parole du chef de l’État, a dû se reprendre par deux fois pour le réinsérer dans la composition du nouveau Gouvernement qu’elle venait d’annoncer. D’abord en se faisant re-enregistrer et, ensuite, en postant l’omission sur son compte X.
Constant Mutamba est bien la dernière roue qui a brièvement manqué au carrosse de Judith Suminwa. Une « erreur matérielle » suffisamment grosse, cependant, pour ne pas passer inaperçue sur ce poste stratégique, point noir dans le bilan du précédent mandat de Félix Tshisekedi, tel qu’il l’a lui-même reconnu.
Le point de la « justice malade » est ainsi confié à Mutamba, une figure au profil pour le moins atypique dans le firmament politique congolais. Kabiliste jusqu’à l’accoutrement, c’est lui qui donne le coup de semonce ayant contourné le front du refus du FCC pour, enfin, donner le go à la CENI de Denis Kadima jusqu’à la configuration politique actuelle.
C’est, en effet, de la cuisse de sa « Dynamique progressiste », une structure non reconnue au sein du FCC, que sort, en effet, Didi Manara – jusque là porte-parole du groupe parlementaire du groupe kabiliste à l’Assemblée nationale – qui va prendre la vice-présidence de la Centrale électorale dans des conditions demeurées contestées jusqu’à ce jour.
Avançant sous le masque d’opposant, il se présente à l’élection présidentielle sous ce statut et mène une parodie de campagne digne de la « grande vadrouille » de Bourville. Avant de tomber les masques et abattre ses cartes en devenant le très stratégique Ministre d’État en charge de la justice.
Est-ce donc le destin de ce diplômé en droit de l’Université protestante au Congo, mandataire minier et avocat de son état du haut de ses « seulement » 36 ans d’âge ? Bluff de la dernière aurore, c’est lui, Constant Mutamba, qui prend les commandes de la justice alors que se met en place une tempête en prévision du grand débat sur une éventuelle révision de la Constitution…
JEK