Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et associations des journalistes tiennent, lundi prochain, une conférence de presse dans le cadre de la mobilisation générale déjà lancée pour demander la libération de Stanis Bujakera. C’est au début de cette semaine que la justice doit rendre son verdict dans cette affaire pour laquelle le ministère public a requis 20 ans de prison contre le journaliste.
Hier vendredi à Paris, Reporters sans frontières a organisé, devant l’ambassade de la RDC, un rassemblement qui a réuni plusieurs dizaines de journalistes pour réclamer la libération du confrère détenu depuis plus de six mois à la prison centrale de Makala à Kinshasa.
Ici comme là-bas, la conviction est que Stanis Bujakera est l’objet d’un procès inique basé sur de fausses accusations.
« On sait que le verdict va être prononcé dans quelques jours, on espère encore que le droit sera dit. Le dossier est vide, aucune preuve de la culpabilité de Stanis Bujakera n’a pu être apportée, il faut le libérer », a confié Anne Kappès-Grangé, rpédactrice en chef de Jeune Afrique.
Contre le réquisitoire, le 8 mars dernier, du ministère public qui a requis 20 ans de servitude pénale principale contre Stanis Bujakera pour la sommation de toutes les infractions et une amende de 1 million de francs congolais, ses avocats ont remis en cause les deux rapports d’experts de la police qui servaient de base à l’accusation. Il s’agit notamment des “enquêtes numériques” qui auraient permis au parquet d’identifier par les métadonnées des photographies du document partagées sur WhatsApp et Telegram et d’une adresse IP.
La défense de Bujakera n’a eu de cesse de réclamer une contre-expertise, et le tribunal avait désigné, par deux fois, à des experts controversés pour établir si Stanis Bujakera a été le premier diffuseur ’une note de l’ANR qualifiée de fausse par les autorités congolaises. La note attribuait la mort de l’ancien ministre Chérubin Okende aux renseignements militaires. L’un a jeté l’éponge après deux mois d’oisiveté sans rendre le travail, l’autre a conclu qu’il est difficile de remonter dans le temps et d’établir que Stanis Bujakera a été le premier émetteur du document incriminé.
La défense de Bujakera n’a eu de cesse de réclamer une contre-expertise, et le tribunal avait désigné, par deux fois, à des experts controversés pour établir si Stanis Bujakera a été le premier diffuseur ’une note de l’ANR qualifiée de fausse par les autorités congolaises. La note attribuait la mort de Chérubin Okende aux renseignements militaires.
L’un des enquêteurs, qui est allé jusqu’au bout du travail, a conclu qu’il est difficile de remonter dans le temps et d’établir que Stanis Bujakera a été le premier diffuseur du document incriminé. Les sociétés de télécommunication citées avaient également affirmé qu’il était techniquement impossible d’obtenir ce type d’informations d’une photographie partagée sur leurs plateformes.
Ce doute devrait donc profiter à l’accuser et emporter sa libération sans autre forme de procès.