Présidentielle 2023 : Kinshasa offre le sacre à Katumbi

Sur la tête son borsalino, le couvre-chef des gentlemen, Moïse Katumbi est allé à la rencontre des Kinois. Devant eux hier samedi, il s’est découvert et les a abordés dans leur langue, le lingala. Il leur a parlé d’eux et des sujets touchant à leur quotidien.
Moïse Katumbi a parlé aux Kinois des prix des denrées alimentaires, des difficultés de mobilité, d’eau, d’électricité, de divertissement, de loisirs, de sécurité, etc. ; bref, il leur a parlé d’eux. Et avec eux, il a scruté leur avenir.
Il ne leur a pas parlé d’étrangers ni de présidents des pays étrangers. Il ne leur a pas parlé non plus de présidents étrangers. Moins encore de ceux qui allaient ou pourraient venir leur parler dans leur propre langue.
Parce qu’en se rendant auprès des Kinois ce samedi, Moïse Katumbi est allé rencontrer ses compatriotes dans le respect qui leur est dû. Et cela s’est payé cash.
Dans un environnement vicié par des discours contraires aux valeurs démocratiques et même aux valeurs humaines tout court, le candidat n°3 a opéré un véritable tsunami sociologique en déjouant tous les pronostics et tous les pièges. Si, jusque-là, les officines politiques nichées à Kinshasa avaient le beau rôle de brocarder ses succès populaires dans le Congo profond, le raz-de-marée de ce samedi à Tshangu s’est passé de tout commentaire.
Volatilisés, ces communicants de la tshisekedie qui criaient à des images truquées. Kinshasa s’est généreusement offerte à Moïse Katumbi tel que le témoigne cette procession monstre qui a débuté à ses pieds dès le sortir des installations aéroportuaires à Ndjili. Pendant près de trois heures, et sur 15 Km, Katumbi a communié avec un peuple qui s’est retrouvé dans son élément : celui de la connaissance et la reconnaissance de là où bat vraiment le cœur de ses intérêts.
De tous les temps, en effet, la capitale frondeuse est le bastion de tous ceux qui portent véritablement les aspirations du peuple ; de ceux qui bravent l’autocratie et qui proposent une alternative digne de ce nom. Et à tous les coups, les Kinois se sont reconnus en cet homme qui, ces vingt derniers jours, s’est révélé comme une réalité sociologique incontournable, démentant tous les a priori qui le réduisaient en un modeste leader local dont l’influence n’irait pas au-delà de son club de foot.
Vu de Kinshasa, une telle surprise est plus que de taille lorsque l’on sait combien la capitale, influente même si elle n’est pas la RDC, est d’une terrible contagion sure l’opinion du reste du Congo. Tel un tsunami, Moïse Katumbi avait eu le temps de tisser sa toile sociologique justement par cette proximité sociale qu’est le sport Roi.
Le reste lui aura été facilité en partie par la débâcle des cinq dernières années d’une gouvernance que les Congolais ont hâte d’oublier. Le « mowuta » a pris la tête des débats pendant que ses vis-à-vis ont mis à contribution cette providentielle journée dominicale pour reprendre les esprits et sauver ce qui peut encore l’être.
Parce que le VAR a levé tout équivoque… et les Kinois s’en sont fait les heureux témoins. Désormais à Kinshasa, les espaces de mensonges sont restreintes…
JEK

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