Adolphe Muzito lance sa campagne à Kinshasa avec un plan de réaménagement de la ville

Adolphe Muzito a lancé officiellement sa campagne électorale pour la présidentielle ce jeudi 30 novembre à Kinshasa. L’ancien Premier ministre est descendu dans les rues de Kinshasa en mode de « proximité ». Il a sillonné des quartiers et communes tels que Selembao, Pompage, Makala, Camp Luka, Ngaba, etc., dans une procession qui est parti du siège de son parti, Nouvel Elan, qui a également été le point de chute.

Au terme de cette démarche de proximité partie de Kinshasa, le candidat n° 24 a motivé ce choix de proximité par le fait que Kinshasa étant la capitale du pays, c’est ici qu’on comprend mieux la réalité de ce pays. Nous sommes 20 millions, c’est la province la plus peuplée. 90% de gens sont tous des chômeurs ; ils vivent dans des cabanes, ils sont inondés. C’est une ville qui n’a pas des routes et qui est pleine d’embouteillages. Bref, Kinshasa c’est ce que j’appelle l’enfer au Paradis ».

Le réparateur du taux de change

Dans sa petite itinérance, ses interlocuteurs l’ont interpelé sur les mauvaises conditions de leur vie, souhaitant que Muzito reprenne l’appareil de l’État afin d’endiguer, notamment, la dépréciation de la monnaie nationale. « J’ai laissé le dollar à moins de 1.000 FC, mais aujourd’hui on est à plus au moins 3000 FC pour 1 USD, c’est une catastrophe », a déploré le candidat à la présidentielle qui a bien enregistré cette demande « de ramener le dollar au taux où je l’ai laissé et c’est ce que je pense pouvoir faire s’ils me donnent la majorité comme ils me promettent ».

Et de renchérir : « Elles (Ndlr : les populations) attendent beaucoup de moi, elles ont un bilan avec moi, à savoir qu’à mon époque le dollar était à 900 FC pour 1 USD, aujourd’hui il a été multiplié par 3 et donc ils veulent mon retour. Les mamans veulent mon retour, les hommes aussi, les vendeuses des marchés veulent que je retourne au pouvoir pour stabiliser la monnaie nationale ».

Candidat commun de l’opposition : d’abord un programme commun

S’exprimant, par ailleurs, sur la question d’une éventuelle candidature unique de l’opposition, Adolphe Muzito est revenu sur son schéma devant d’abord passer par l’élaboration d’un programme commun pouvant, à son tour, dégager le profil  e la personne indiquée pour représenter l’opposition dans son ensemble. « Je suis respectueux de leurs visions, de leurs projets, je voudrais les écouter d’abord, m’assurer qu’ils ont un programme qui a des convergences avec le mien. C’est à partir de là que nous pourrons aller aux élections en choisissant l’un des meilleurs d’entre nous qui a un bon programme auquel nous allons associer les projets des autres », a-t-il expliqué.

Et à propos de projet, Adolphe Muzito dispose d’une projection d’une nouvelle ville de Kinshasa. Une projection contenue dans son projet de société  qui propose une série de réformes à mettre en place.

Adolphe Muzito explique une « cartographie Kinshasa subdivisée en trois parties pour un total de 10.000 km2 qui est la superficie un peu comme Paris ». Il note que sur cette superficie, « 2000 km2 seulement sont habités, le premier 1000 km2 par deux communes, et les 1000 autres par une seule commune, celle de la Nsele qui est à peine occupée sur la moitié de son espace. Et les 8000 km2 c’est Maluku qui n’est pas occupée ».

De cette configuration, Adolphe Muzito pense « qu’il y a moyen de déplacer plus ou moins 10.000.000 de personnes sur une partie de Maluku, qui a 2000 Kms2, pour essayer de dégager la population et laisser plus au moins 6.000 kms2 pour l’agriculture pour nourrir la ville de Kinshasa en plus d’autres parties qui sont proches de Kinshasa et territoires périphériques ».

Il fait savoir que « ce projet fait partie de 60 réformes et c’est principalement pour la ville de Kinshasa.

Usd 300 milliards sur 10 ans

Quant au reste de son offre politique, le candidat n° 24 l’a articulé autour d’un programme de 300 milliards Usd sur une décennie. Pour lui, un pays comme la République Démocratique du Congo, confronté à un retard infrastructurel séculaire, le saurait connaître une bonne amorce de relèvement avec un plan quinquennal. Le financement qu’il propose comprend 100 milliards de dollars à raison de 10 milliards annuels déjà mobilisés, les 200 milliards restants devant provenir en grande partie de l’augmentation attendue de l’assiette fiscale grâce à la croissance économique (140 milliards $), complétés par un emprunt concessionnel de 60 milliards de dollars.

JDW

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