RDC : Cacophonie dans la campagne de Fatshi, André Mbata distribue des rappels à l’ordre

Plus rien ne va à bord de la caravane électorale de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Alors que la campagne électorale débute à peine, il en émane des notes de discordance qui font craindre le pire pour la suite immédiate. L’affaire ne part pas seulement de la machine électorale, qui compte plus de 100 personnes officiellement nommées sur plusieurs décisions, ni de la multiplicité des centres d’impulsion qui posent un sérieux problème de discipline et de coordination. Même si tout, dans cette entame tumultueuse de campagne, semble être à l’image de ce qu’aura été le quinquennat.

Absent des affiches électorales, Félix Tshisekedi abandonné par ses leaders-relais

Le gros problème vient de ce constat d’indépendance des uns par rapport au leader qu’ils sont censés soutenir. Plusieurs candidats aux députations nationale et provinciale ont omis de mentionner, sur leurs affiches de campagne, l’effigie du leader, Félix Tshisekedi, pour qui ils sont censés battre campagne. Ces affiches ne mentionnent pas non plus la moindre indication de l’ISN, leur famille politique. Des omissions qui n’ont pas laissé André Mbata indifférent, au point qu’i a fini par taper du poing sur la table.

Dans un communiqué daté du 20 novembre, en effet, le Secrétaire permanent de l’Union Sacrée de la Nation, rappelle, sur un ton ferme, « à tous les candidats membres de l’USN (Députés nationaux, Députés provinciaux et Conseillers municipaux) que conformément à la Charte et à l’Acte d’engagement, leurs affiches de campagne doivent IMPERATIVEMENT comporter la photo de notre candidat à l’élection présidentielle, la Haute Autorité Politique de l’USN, le Camarade Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO ».

Ce rappel confirme ainsi les observations faites par Congo Guardian sur ces omissions, dont la dernière n’est autre que celle de la Gouverneure intérimaire du Lualaba, Fifi Masuka Saini, dont les affiches qui circulent dans les réseaux sociaux ne portent pas, non plus, l’effigie du candidat Tshisekedi.

Entre Fatshi, son bilan et leurs électorats, les candidats ont choisi

Ces omissions ne sont certainement pas le fait d’un oubli qui serait alors endémique au sein de l’Union sacrée. Elles concernent, en effet, même de très hauts cadres au sein de la famille politique de Tshisekedi, certains occupant même de haute fonctions jusqu’au sein du Gouvernement.

La consigne de la plate-forme USN, du reste consignée dans sa charte, est bien connue de tous et personne ne peut prétendre l’ignorer. Tout le monde savait donc qu’il fallait mentionner l’effigie du leader sur les affiches au moment de leur production par l’infographe. Tout le monde avait approuvé ses affiches avant de donner l’imprimatur pour l’impression en série. Et tout le monde était conscient de l’absence de ces effigies lorsque chacun diffusait ses affiches dans les réseaux sociaux et les placardaient à travers sa circonscription électorale.

Ces omissions constituent donc tout un message et un choix délibéré par rapport à un bilan que tout le monde ne semble pas vouloir partager. On assiste donc à une désolidarisation de la communauté de destin autour de Tshisekedi qui est de plus en plus seul face au rendez-vous du compte-rendu au peuple.

Au Kivu, la donne sécuritaire scelle l’élection

Chacun pour soi, croit-on comprendre de cette posture, surtout de la part de certaines personnalités dont les origines soulignent ce comportement. En effet, la plupart des leaders sans effigie de Tshisekedi sont originaires de l’Est. C’est le cas, notamment, du tonitruant Muhindo Nzangi, Ministre de l’ESU, qui se présente à Goma ; ou d’Antipas Mbusa Nyamwisi, Ministre de l’intégration régionale, qui a candidaté à Butembo.

Deux candidats donc de l’Est, cette zone coupe-gorge pour Félix Tshisekedi dont on se demande quelle magie il fera pour se faire accepter avec son bilan sur la question sécuritaire.

Si lui-même s’était déjà dézingué dans une de ses nombreuses déclarations lorsqu’il affirmait qu’il aura échoué s’il n’a pas pacifié l’Est, que pouvait-on attendre de ses lieutenants originaires de ces provinces dont la situation sécuritaire s’est aujourd’hui aggravée plus qu’en 2019 au moment de la prise de fonction de Félix Tshisekedi.

Au grand Katanga, les querelles katangais-kasaïens font réfléchir face aux électeurs

La même lecture pourrait se faire de Fifi Masuka et du Sénateur Kanyimbu tous du Grand Katanga. Et Serge Nkonde Chembo ne fait pas exception.

Ici les tensions kasaïens-katangais ne manquent pas de marquer les esprits quand on est candidat et qu’on doit choisir entre son électorat local et l’effigie de son leader… 

Au milieu de tout ça, on n’oublie pas la cacophonie organisationnelle au sein de ma machine électorale tshisekediste. Sur la toile, en effet, une vidéo met en scène un cadre de l’UDPS désabusé et qui se sent des envies de pendre les gens de l’équipe de campagne.

Dans ces conditions, et au milieu de toute cette cacophonie, on peut se demander si André Mbata sera écouté.

JDW

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