RDC/Les vérités de la campagne électorale : Les Tshisekedi et les Kibassa au coeur de la taxe RAM

À l’étape de Boma lundi dans sa campagne électorale, la population a rappelé à Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République en fonction, la taxe RAM en exigeant la rétrocession de leur argent. Du coup, cette affaire, qualifiée d’escroquerie d’État, revient à la surface après que l’État eût entretenu une opacité suspecte en son temps.

Aux origines d’une taxe illégale
Pour rappel, la taxe RAM avait été instaurée fin 2020. Les usagers de la téléphonie cellulaire avaient constaté des ponctions automatiques de leurs crédits d’une valeur allant de O,17 à 1,17 $ par mois. Cette somme variait selon la génération du téléphone le téléphone : 2G, 3G ou 4G.
Dès janvier 2021, une vive polémique va voir le jour avant la naissance de mouvements de réclamations soutenues notamment par des ong et des mouvements citoyens. Des réclamations qui débouchent sur de graves révélations alors que cette taxe a déjà généré jusqu’à 266 millions Usd, selon l’ODEP (Observatoire de la dépense publique).
Des révélations qui indiquent que ces recettes sont réparties à 40% pour le Trésor public, 30% pour le prestataire 5C Energy, 25% à l’ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécoms) et 5% pour les opérateurs de la téléphonie mobile.
L’ODEP révèle également l’inexistence de traces sur les 40% censés revenir à l’Etat dans le budget 2021. Aucune trace non plus dans les projections du budget 2022 ni dans les actes générateurs de l’ARPTC.
Dans la foulée de ces révélations, la DG de la DGRAD de l’époque va révéler, au cours d’un briefing de presse conduit par Patrick Muyaya – ministre de la communication et médias -, que ces recettes ne sont signalées nulle part sur les comptes de ce service d’assiette. Elle sera remplacée quelques semaines plus tard.
Mais la DGI, non plus, n’a rien vu sur ses comptes.

5C Energy, la boîte familiale au cœur de la taxe RAM
L’autre révélation, et la plus rocambolesque, porte sur l’identité des autres actionnaires privés impliqués dans l’opération. Marie-France Cros, consœur du journal belge La Libre Belgique, révèle une ramification de parentés partant du ministre Kibassa qui se trouve être le propre beau-frère du Chef de l’Etat. Sa sœur, Isabelle Kibassa, est, en effet, mariée à Jean Claude Tshisekedi, grand frère de Félix Tshisekedi.
Ceci explique-t-il cela ? En tout cas la consœur révèle également que l’épouse, qui est Députée PS provinciale du Brabant wallon, en Belgique – pays dont elle a la nationalité – a donné sa démission dans la même période pour se consacrer à la direction de Best Consulting, une agence qui est derrière la société 5C Energy créée en novembre 2019.
5C Energy signe un contrat avec l’ARPTC et s’adjuge, comme prestataire des services, 30% des recettes de la taxe RAM.
Au décompte final, entre les 30% de 266 millions de dollars qui iraient à une société liée à sa belle-sœur, les 40% pour l’Etat dont on ne trouve pas trace, et les 25% pour l’ARPTC dont le ministère des Postes et Telecoms assure que le Président est le seul ordonnateur des dépenses, les usagers de téléphonie et le trésor public ne voit que du feu. Au cœur de cette polémique qui ébranle sérieusement la sérénité nationale, le Gouvernement décide péremptoirement, lors d’un conseil des ministres, de la suppression, dans un premier temps, de la taxe RAM pour les usagers de la 2G.
En décembre 2021 dans son discours sur l’Etat de la Nation, le Chef de l’État ignorera cette question. Ceci explique-t-il cela
En tout cas, aujourd’hui , la taxe RAM rattrape Félix Antoine Tshisekedi en pleine campagne électorale.
A.O.

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