C’est un mercredi bien particulier qui va marquer la vie et l’image de la RDC à New York où le Président Félix Tshisekedi va s’exprimer du haut de la tribune des Nations-Unies. Au nombre des dossiers qui retiennent l’attention de l’opinion figure le cas de la détention, depuis plus de dix jours, du journaliste Stanis Bujakera.
Alors que déferlent, depuis plusieurs jours et au siège des Nations-Unies, des réactions condamnant cette détention et pressant le Gouvernement de Kinshasa de libérer le journaliste, le Président Tshisekedi, qui s’est exprimer à partir de New York même, a dégagé sa responsabilité en demandant qu’on laisse la justice faire son travail. De son côté, et toujours à New York, Reporter sans frontières a saisi le Groupe de travail onusien sur la détention arbitraire afin que celui-ci appelle le gouvernement congolais à le libérer immédiatement.
Pendant ce temps, à Kinshasa, les journalistes manifestent devant le Palais de justice, siège du cabinet de la ministre Rose Mutombo, pour la même réclamation.
Détails dans ce condensé d’événements croisé.
Reporters sans frontières (RSF) a saisi le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies pour le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, privé de liberté depuis le 8 septembre. RSF lui demande de reconnaître le caractère arbitraire de sa détention et d’appeler les autorités de République démocratique du Congo (RDC) à le libérer immédiatement, peut-on dans un communiqué de cette organisation non gouvernementale.
Cela fait plus de dix jours que Stanis Bujakera Tshiamala est détenu à cause d’un article qui ne porte même pas son nom, note RSF qui fait aussi remarquer qu’à trois mois de l’élection présidentielle, ce journaliste de renom fait l’objet d’une détention arbitraire mettant en péril la liberté de la presse.
Et de relever aussi que la saisine des Nations unies par RSF doit être l’occasion pour les autorités de RDC d’entendre raison : dans un pays démocratique, un journaliste ne doit jamais être placé en détention pour son activité journalistique. Stanis Bujakera Tshiamala doit être libéré immédiatement et les charges doivent être abandonnées.
Ce sont là les propos de Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF
Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant du média d’actualités Jeune Afrique et de l’agence de presse britannique Reuters, également directeur de publication adjoint du site d’information congolais Actualité.cd, a été arrêté le 8 septembre à l’aéroport de Kinshasa-Ndjili, puis placé sous mandat d’arrêt provisoire trois jours plus tard. Depuis le 14 septembre, il est détenu à la prison centrale de Makala, à Kinshasa.
RSF fait remarquer que la saisine urgente du Groupe de travail des Nations unies par RSF le 19 septembre démontre la non-conformité de cette détention à la loi congolaise et aux obligations internationales souscrites par la RDC, et le fait que cette détention est manifestement imposée en représailles de l’exercice légitime du journalisme par Stanis Bujakera Tshiamala – deux motifs rendant une détention arbitraire.
Félix Tshisekedi renvoie à la justice et se lave les mains
Interrogé sur le sujet au coiretd’une conférence de presse à New York, le Président de la République s’est réservé de tout comlenraire, disant que « ce sont des enquêtes qui sont en cours ». « Ce serait hyper maladroit de ma part d’oser faire un commentaire là-dessus », a-t-il fait remarquer.
Félix Tshisekedi a fait remarquer que c’est « le même principe (l’indépendance de la justice, ndlr) » ailleurs, évoquant sans la citer le cas d’Ariane Lavrilleux et Julian Assange « traqué comme une bête immonde (…) parce qu’il avait divulgué des câbles diplomatiques».
Tshisekedi dit ne jamais s’immiscer dans les affaires de la justice, « au nom de la séparation des pouvoirs ».
Disant avoir de l’amitié pour Stanis Bujakera, le Président Tshisekedi a demandé qu’on laisse la justice faire son travail en Afrique comme c’est le cas en Occident.
« Je ne serais pas le fossoyeur de la liberté des citoyens car étant moi-même issu d’un parti qui a subi les horreurs de la dictature ».