Gestion catastrophique de Kinshasa : Gecoco Mulumba démolit Ngobila et donne raison à Mike Mukebayi

Du fond de sa cellule à la prison centrale de Makala, le Député provincial, élu de Lingwala dans la ville de Kinshasa, doit boire du petit lait à la suite des révélations de Gérard Mulumba, Vice-Gouverneur de la ville de Kinshasa, sur ce que Gentiny Ngobila fait de la capitale et l’état dans lequel celui-ci se trouve, cinq ans après. Dans le fond rien de bien particulier que les Kinois n’aient déjà entendu par le passé, à part peut-être quelques mises à jour sur les chiffres.

Gécoco Mulumba n’a rien fait d’autre que de marcher dans le plat des pieds de Mukebayi Nkoso qui est, à ce jour, l’unique Député provincial avait, très tôt, tiré la sonnette d’alarme sur la dérive managériale dans laquelle Gentiny Ngobila faisait sombrer la ville. A plusieurs reprises, l’élu de Lingwala avait tenté d’actionner les mécanismes de contrôle parlementaire pour se trouver buté à la complicité de ses propres collègues.

Le martyr d’un diseur des vérités

Mukebayi Nkoso avait même fait l’objet d’un éloignement de l’Assemblée provinciale avec privation des émoluments sur plkusieurs mois avant qu’un comité des sages ne viennent lui donner raison et d’ordonner qu’il soit rétabli dans ses droits. Mais jusqu’à ce jour, Godé Mpoyi, le Président de l’APK qui avait menacé de le « boxer » au cours d’une plénière, détient encore par devers lui au moins cinq mois des émoluments de Mukebayi. Dont la volonté du bien de la ville lui a aussi valu diabolisation et procès de la part de Ngobila lui-même.

On se souvient encore de campagne montée autour de faux messages whatsapp lui attribués et dans lesquels il était présenté comme ayant sollicité argent et véhicule auprès du Dircab de Ngobila pour taire ses initiatives de contrôle parlementaire. Une campagne montée par la cellule de communication de Ngobila dont la Coordonnatrice vient, d’ailleurs, de démissionner.

De la fumigation de l’opération « Kin Bopeto » au mystère sur la nébuleuse du projet du marché central en passant par plusieurs autres affaires, dont le faux projet de réseau ferroviaire, sans oublier les cadavres dans les finances, traduits par l’impaiement, devenu anthologique, des salaires aussi bien des députés et membres du Gouvernement provincial, des membres de différents cabinets dont le sien propre, du personnel administratif ; sans oublier les dettes de loyer ou encore les multiples découverts dans des banques, etc. ; Mukebayi avait tout dénoncé depuis les premières semaines du mandat qui tire à sa fin.

Néron Mbungu et Godé Mpoyi aussi

A sa suite, Néron Mbungu, le propre Vice-Gouverneur élu sur le même ticket que Ngobila, avait tenté la même dénonciation avant de finir sous le rouleau compresseur de l’ancien Gouv’ de Mayi Ndombe. Visé par une motion de défiance des chiens de garde du Gouv’ à l’Assemblée provinciale, Néron Mbungu choisira de démissionner avant de voir son action en justice recalé.

Même Godé Mpoyi, le même qui coordonnait les inconditionnels de Ngobila à l’APK, n’a pas su mener à bien sa campagne tardive de redressement de la déjà consommée dérive managériale de Ngobila.

Une mise à mort de Ngobila pour permettre à l’Udps de récupérer la capitale en prévision des élections?

Aujourd’hui donc, tout ce que dénonce Gécoco Mulumba dans son long tweet sur la gestion de Gentiny Ngobila n’émeut personne puisqu’il n’apporte pratiquement aucun élément nouveau. Au contraire, les observateurs avertis croient comprendre qu’il s’agirait là d’une manœuvre annonçant l’action certainement déjà en cours pour descendre Ngobila afin que lui, Gécoco Mulumba, prenne le contrôle de la ville à la veille des élections, dont la présidentielle.

Cette lecture intègre la démarche dans un tout qui a vu arriver, lors du dernier remaniement, d’un dure des durs de l’UDPS à la tête du ministère de l’Intérieur, en la personne de Peter Kazadi. Et un homme de confiance à la tête de la capitale ne serait donc pas mal venu, surtout que, de tous les temps, cette ville a toujours été hostiles aux pouvoirs en place lors des élections.

La proximité familiale, en plus, de Gécoco Mulumba convainc les tenants de cette analyse pour justifier sa sortie aussi violente contre son titulaire. Pas étonnant donc si, dans les jours qui viennent, on assiste à un revirement de situation à l’APK. Si pas à une démission de Gentiny Ngobila…

JDW

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