Petite satisfaction pour Kinshasa au sommet de Luanda qui vient de réunir, mardi 27 juin 2023, les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la SADC, de la CEEAC, de l’EAC et de la CIRGL sur demande de l’Union africaine. Ce sommet a, en effet débouché sur la mise sur pied d’un cadre de coordination des efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans la partie orientale de la RDC.
Cela est une réponse à la préoccupation exprimée par la RDC lors des précédents sommets dont le dernier était tenu à Bujumbura où le bail du contingent de l’EAC avait été allongé jusqu’en septembre 2023. « Vous avez les troupes de l’EAC avec les Kényans, Burundais, les Ougandais ; les troupes de la Monusco ; nos propres forces nationales et bientôt la SADC, sur le plan militaire. Sur le plan politique et diplomatique, vous avez l’Union Africaine, les Nations-Unies, etc. Trop de cuisiniers gâtent la sauce, surtout si on ne sait pas qui fait quoi et qui ne fait pas quoi ». Ainsi se plaignait, en effet, Christophe Lutundula, patron de la diplomatie congolaise au retour du dernier sommet de Bujumbura. Il estimait qu’à l’approche des élections « tout cela doit être clarifié », et annonçait : « Nous allons poser le problème de la coordination », avait déclaré Christophe Lutundula lors d’un récent briefing avec la presse.
Ce cadre conjoint devrait, selon le communiqué final du sommet quadripartite de Luanda, servir à harmoniser « les initiatives du quadripartite conformément à leurs instruments et décisions pertinentes avec une répartition claire des responsabilités et des accords délais ».
Le sommet de Luanda a, par ailleurs, approuvé la création d’un « Groupe de travail de coordination à plusieurs niveaux » composé de représentants de la RDC et du Rwanda, de l’UA, des présidents de l’EAC, de la CIRGL, de la SADC et de la CEEAC, ainsi que de l’ONU. Placé sous l’égide de l’UA, ce groupe devra travailler essentiellement sur les questions politiques, diplomatiques, militaires, humanitaires et socio-économiques pour faciliter l’échange continu d’informations afin de favoriser la cohérence ».
A ce jour, la RDC compte deux rands contingents militaires sur son sol (Monusco – avec sa brigade spéciale d’intervention et l’EAC). La SADC devrait déployer incessamment des troupes à son tour.
En attendant, les contingents présents comportent plus de dix pays du monde dont au moins cinq africains. Toutes ces forces sont censées aider à mettre fin à l’activisme des groupes armés et des agressions de la RDC pour une paix durable dans ce pays et dans la région des grands lacs.
Statu quo sécuritaire malgré le cessez-le-feu et la multiplication des sommets
Depuis un peu plus d’une année, la situation sécuritaire à l’Est de la RDC s’est détériorée avec la résurgence de la rébellion du M23 lourdement soutenue par l’armée rwandaise. Plusieurs sommets se sont tenus dans le cadre continental, régional et sous-régional pour rétablir cette paix tant recherchée. Un cessez-le-feu est observé entre les forces régulières congolaises et la coalition M23/RDF depuis bientôt trois mois, mais le Gouvernement congolais n’a toujours pas repris le contrôle des territoires supposés libérés par le M23 qui continue à les administrer sous le regard des troupes est-africaines d’interposition.
A noter qu’à Luanda, le Rwanda était représenté par son Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale. Félix Tshisekedi a, pour sa part, représenté son pays, la RDC.
JDW