Trois jours après sa suspension par la Ministre du Portefeuille, le Directeur général de la SNEL n’est toujours pas notifié de cette mesure. Adèle Kayinda a, pourtant, pris un arrêté dans ce sens à la suite d’une recommandation de l’Assemblée nationale qui, au terme d’une motion d’interpellation du DG de la SNEL, avait recommandé la révocation de Fabrice Lusinde pour « incompétence et manque de vision claire dans la gestion de l’entreprise ».
La patronne du Portefeuille de l’Etat n’a, cependant, pas motivé sa décision de suspendre l’intéressé là où il lui a été recommandé de le révoqué. Sa mesure n’est pas, non plus, assortie de la durée de cette suspension ni de sa nature (mesure préventive ou sanction disciplinaire et/administrative).
L’on sait seulement que le dossier de la SNEL est aujourd’hui très délicat en raison des interférences politiques qui le sous-tendent. En effet, nommé en octobre 2023 au terme d’un concours de recrutement du Copirep qu’il avait remporté haut la main, Fabrice Lusinde n’a pas fait six mois de gestion pour se voir frapper pour des griefs aussi graves. Surtout que les griefs mis à sa charge relèvent des tares de l’entreprise datant de plus de trois décennies.
Il apparait de plus en plus clairement que le DG Lusinde est victime d’une cabale visant à décourager les recrutements par concours initiés depuis quelques temps sur recommandation de la Banque mondiale pour renforcer la bonne gouvernance des entreprises du portefeuille de l’Etat. Ces recrutements ont déjà concerné plusieurs entreprises, établissements et services publics comme le Bceco, le Foner, la Régideso, la Snel ou encore la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP). Et les concours portent même sur le recrutement des PCA.
Lire, à ce sujet, notre précédent article à ce lien : https://congoguardian.com/2023/04/20/rdc-portefeuille-fabrice-lusinde-de-la-snel-victime-dun-plan-de-disqualification-des-recrutements-par-concours-dossier/
Ce procédé est un réel goulot d’étranglement pour les politiciens qui ont toujours considéré les entreprises publiques comme des vaches à lait financiers ou des exutoires pour faire engager intempestivement les militants de leurs partis. Et les soubassements de l’affaire de Lusinde ne sont pas étrangers à cette réalité. On parle, en effet, des demandes que le DG auraient repoussées, notamment pour l’électrification de Kenge, sur demande du Président de la l’Assemblée nationale, pour un budget avancé de Usd 60 millions.
Ce dossier aurait été à la b ase d’une altercation verbale entre Lusinde et Christophe Mboso qui avait déjà commis une enquête parlementaire à la SNEL depuis le 22 décembre 2022. Une enquête jugée irrégulière puisque commise pendant les vacances parlementaires, ce qu’interdit le règlement intérieur de la chambre basse.
JDW