Le Président de l’Assemblée nationale s’apprête à livrer la « loi Tshiani » au débat à l’Assemblée nationale. C’est, en tout cas, ce que laisse comprendre son intervention à la plénière de ce jeudi.
Psychologue, mais aussi espiègle, Chrstophe Mboso Nkodia Pwanga a commencé par reconnaître que le Député national Nsingi Pululu a déjà été informé de l’inconstitutionnalité de la proposition de loi qu’il a introduite pour une seconde fois. Il a, ensuite, avoué l’avoir alignée pour la plénière « afin que les députés décident librement ».
Cette approche procède du plan machiavélique que Mboso a concocté depuis longtemps pour faire passer cette proposition de loi à tout prix. Gardien du règlement intérieur, le Speaker de la chambre basse sait très bien que dès lors que le bureau d’études a émis des avis négatifs sur une proposition de loi, son bureau (à lui Mboso) a 72 heures pour saisir l’auteur et lui retourner son draft. Dans le cas présent, cependant, Christophe Mboso a commencé par faire sceller l’avis du bureau d’études pour la soustraire de la connaissance du public. Il a, ensuite, réceptionné personnellement, pour la seconde fois, la même proposition de loi en faisant antidater l’accusé de réception.
L’objectif, dans ce petit manège, est de faire en sorte que, le moment venu, cette proposition ne soit pas considérée comme une nouvelle proposition. Et dans ses calculs tordus, il avait tout prévu. Car, lors de la plénière qui avait adopté le calendrier de la session parlementaire en cours, il a manœuvré avec Nsingi Pululu pour que celui-ci présente sa proposition comme un arriéré législatif qui a été oublié par la direction des plénières dans le draft des matières proposées. Et le tour est donc joué.
Un fait reste immuable, cependant : quelles que soient ses manœuvres, Mboso a le devoir d’appliquer le règlement intérieur et de classer sans suite l’aventure de Noël Tshiani. Toute autre issue ne viendrait que corroborer la main noire de l’Union sacrée qui vise à éliminer des adversaires électoraux de son champion, Félix Tshisekedi.
A.O
