Démocratie et droits de l’homme, l’agenda du « programme privé » de Macron à Kinshasa

Arrivé à Kinshasa tôt dans la nuit de ce samedi 4 mars 2023, le Président français a un véritable marathon comme programme. Sa journée a débuté ce matin par un tête-à-tête avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, avant une rencontre élargie au niveau ministériel et des conseillers.

Cette première étape, qui doit se clôturer avec une conférence de presse, est partie, côté congolais, pour être largement consacrée aux préoccupations sécuritaires en rapport avec les activités du M23 soutenu par le Rwanda à l’Est. Jusqu’à 24 heures avant l’arrivée du chef de l’Etat français, les officiels congolais ont écumé les plateaux de télévision et les studios de radios, tant nationaux qu’internationaux, pour exprimer leurs attentes, parfois sur un ton impératifs, voire même contraignant.

Un passage à l’INRB, qui avait vu le jour grâce à un financement français en 1984 sous François Mitterrand figure aussi à l’agenda de Macron avant un volet essentiellement économique au Pullmann Grand Hôtel. Cette activité marque la fin du programme officiel d’Emmanuel Macron à Kinshasa.

Avant son départ peu après minuit comme il est arrivé, le Président français va avoir un « programme privé » à partir de 17h30’. Un « programme privé » dont l’agenda inscrit en bonne place les questions de démocratie set des droits de l’homme, selon des sources diplomatiques. Emmanuel Macron pourrait, en effet, avoir des entretiens avec des groupes d’acteurs politiques et d’activités de la société civile sur des questions de démocratie et des droits de l’homme.

« Le Président français ne peut pas ne pas évoquer ces questions lors de son passage, son pays faisant un point d’honneur sur ces sujets dans le cadre de sa coopération », commente à diplomate congolais. Qui relève aussi que « ces deux questions constituent deux des piliers de la bonne gouvernance que prône la France et l’espace européen, et qui constituent d’ailleurs, des conditionnalités de la coopération ».

La RDC se trouve en plein processus électoral avec l’identification et l’enrôlement des électeurs. Un processus qui soulève plusieurs réactions et fait l’objet de la contestation d’une frange de la classe politique. Le FCC, qui a réservé son implication exige des ajustements sur la composition de la CENI, la loi électorale et bien d’autres sujets pour garantir la transparence et l’inclusivité des élections, tandis que les organisations de la société civile s’inquiètent la dérive des droits de l’homme avec la multiplication des arrestations et des détentions extra légales, ainsi que du nombre croissant des détenus politiques et d’opinion.

Lors de son dernier passage à la tribune de la Commission des droits de l’homme à Genève, le Président Tshisekedi avait déclaré que son pays n’avait plus de cachot illégal et ne comptait plus de détenus ou des condamnés politiques ou d’opinion. Une affirmation qui avait suscité plusieurs contestations à travers le pays, particulièrement au sein des mouvements citoyens.

A.O

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *