Qui est Sendugu Museveni, le chef d’une nouvelle rébellion issue du M23 ?

Présenté comme étant à la tête d’un nouveau mouvement armé au Nord-Kivu, Sendugu Museveni, hutu originaire du territoire de Masisi, est une figure bien connue dans le firmament des groupes armés qui écument l’Est de la RDC depuis une vingtaine d’années. Son histoire apparaît au début des années 2000 au moment où les groupes dits d’autodéfense font rage autour du RCD qui, lui, se veut une rébellion mais fortement arrimée au Rwanda.

Après le dialogue intercongolais, Sendugu Museveni, qui n’y a pas pris part, poursuit sa besogne dans les montagnes du Nord-Kivu. Il fait parler de lui autour de 2004 lorsqu’il se met à la tête d’un groupe qui se veut d’autodéfense dénommé Pareco (Patriotes résistants congolais). Ce groupe occupe essentiellement les collines du territoire de Masisi.

Déclaration de création du nouveau mouvement armé qui se veut pro-gouvernemental

En 2008, le Pareco a des accrochages avec le CNDP de Laurent Nkunda qui tente des incursions dans le Masisi. Le Pareco accuse le CNDP d’avoir violé l’acte d’engagement pour la paix dans le Kivu en voulant violer son territoire de Masisi pour s’y approvisionner en produits agricoles.

La même année, Sendugu fréquente régulièrement Goma dans le cadre de la mise en oeuvre de cet acte d’engagement. Il y est arrêté et détenu pendant 24 heures avec trois de ses gardes du corps au motif qu’il aurait d’autres hommes armés avec lui dans la ville, ce qui s’avèrera faux.

En 2009, se sentant désabusé par la partie gouvernementale dans la mise de l’accord du 29 mars signé la même année, Sendugu et ses hommes regagnent les collines de Masisi et reprennent les armes. Cette fois-ci ils font jonction avec le nouveau mouvement du M23 qui, en fait, n’a fait que recycler les sociétaires du CNDP. Il est alors chef du département des affaires politiques de l’aile dirigée par Bertrand Bisimwa.

C’est sous cette qualité qu’il est, en 2013, membre de la délégation du M23 qui est en négociation avec le Gouvernement à Kampala dans le cadre des préparatifs d’un nouveau dialogue pour la paix après la mise en déroute de ce mouvement armé. Mais en novembre de la même année, il est écarté de la délégation et suspendu de toutes activités après avoir été soupçonné d’être de connivence avec le gouvernement de Kinshasa.

Sendugu Museveni disparaît alors des radars jusqu’à faire parler de lui fin 2019-début 2020 lors des rapprochements annoncés entre les groupes armés et le nouveau Gouvernement de Kinshasa. Mais cette fois-ci encore, il est accusé d’avoir lancé un nouveau groupe armé dénommée Protection du Peuple Hutu (PPH) à Rutshuru et Masisi. Ce nouveau groupe armé comporterait en son sein des éléments des FDLR/FOCA et RUD.

Mais une fois de plus, Sendugu dément formellement ces accusations en disant qu’elles sont en contradiction totale avec ses nouveaux engagements pour la paix tel que souhaité par le Président Félix Tshisekedi. Il v jusqu’à affirmer appartenir à la plate-forme CACH qui soutient le chef de l’Etat et ne peut donc pas scier la branche sur laquelle il est assis.

Il va de nouveau disparaître de l’actualité jusqu’à réapparaître aujourd’hui et, une fois de plus, sous des annonces de création d’un nouveau groupe armé. Une annonce qui est faite, ce fois-ci également, au moment où reprennent les négociations ente le Gouvernement et les groupes armés à Nairobi.

JDW

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