Alors que, lors de son séjour à Kinshasa et à Kigali, le Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, avait développé la langue de bois pour nommer la vraie situation d’agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23, les Etats-Unis d’Amérique viennent de marquer une petite avancée dans leur lecture de cette situation. Hier mercredi dans son intervention au Conseil de sécurité des Nations-Unies, en effet, le Représentant alternatif des USA pour les affaires publiques spéciales a levé un coin de voile pour désigner le Rwanda comme étant derrière le M23.
En effet, qualifiant d’inacceptables les attaques meurtrières dont sont victimes les populations congolaises à l’Est du pays, l’Ambassadeur Robert Wood a appelé « les acteurs étatiques à cesser de soutenir ces groupes (Ndlr : Daech-RDC, CODECO et M23), notamment l’aide apportée par les forces de défense rwandaises au M23 ». L’on se souvient également que dans une interview à la veille de l’ouverture de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, avait refusé de nommer les soutiens qui arment ce groupe rebelle.
Pour les USA, le problème en RDC est politique et mérite des solutions politiques
Pour autant, le Représentant des USA aux Nations-Unies a donné des indications claires de son pays quant au choix de la solution diplomatique à un problème qu’il considère comme politique. « Nous avons passé beaucoup de temps aujourd’hui à parler des solutions militaires à un problème politique », a, en effet, déclaré l’Ambassadeur Robert Wood.
Pour les USA, via son représentant aux Nations-Unies, « (…) l’instauration de la paix dans les Grands Lacs ne passera pas par, la force. La paix dépend d’un processus politique, d’une volonté politique et de solutions politiques ».
C’est ainsi qu’évoquant auparavant le déploiement des forces bi et multilatérales, dont celles de la CEA, en RDC, il a estimé impératif « qu’elles n’aggravent pas une situation déjà tendue ». Et d’ajouter que les Etats parties aux contingents régionaux ainsi que le Burundi – dont les forces sont déployées bilatéralement et à travers la CEA – doivent formellement notifier leur assistance aux FARDC notamment au Comité des sanctions conformément aux résolutions ad hoc du Conseil de sécurité.
Washington maintient son soutien à un retrait progressif de la Monusco
Enfin, les USA continuent d’apporter leur soutien à la Monusco qui, selon eux, « reste essentielle pour ramener la paix à l’Est de la RDC et dans la région des grands lacs ». Se disant préoccupé par les appels à son retrait immédiat, l’Ambassadeur américain aux Nations-Unies exhorte la RDC « à travailler avec la Monusco en vue d’un retrait progressif, responsable et conditionnel, guidé par les principes du plan de transition conjoint ».