Depuis la prise de la cité stratégique de Bunagana par le supplétif de l’armée rwandaise appelé M23, il y a maintenant plus de trois mois, se profile à l’horizon le plan machiavélique de la balkanisation de la RDC. À la manœuvre, le Rwanda en premier ligne, suivi directement de l’Ouganda.
Le Burundi, la Tanzanie et le Kenya sont un peu en retrait dans cette sale besogne, mais très intéressés et très pressés comme des charognards qui attendent leur tour pour se jeter sur l’animal.
Il y a aussi les metteurs en scène qui tirent les ficelles loin de notre continent. Parmi ceux-là, des multinationale bénéficiaires directs des matières stratégiques auprès des groupes armés. Il y a aussi les puissances traditionnelles et nouvelles.
Je tiens à attirer particulièrement l’attention de ceux qui nous dirigent, des congolais mais aussi de toutes les personnes physiques et morales, éprises de paix et de justice que les ennemis de la RDC passent maintenant à la vitesse supérieure en propageant actuellement les concepts de la « zone tampon » ou de « droit à l’autodétermination ». Une notion dangereuse, sulfureuse et porteuse des germes de démembrement de notre cher, riche, grand et beau pays.
La zone tampon en droit international veut autrement dire une zone démilitarisée, un territoire neutre entre deux États voisins. Tandis que l’autodétermination renvoie au « droit d’un peuple » à disposer d’eux-mêmes. C’est à dire de se choisir librement par référendum, s’il entend ou non être souverain et se constituer en État. Déterminer son système politique et économique. Contrairement à ce qu’avait déclaré récemment le président de la République sur France 24 et RFI que l’armée kényane va entrer par Bunagana et va en finir avec le M23, la réalité est tout autre. Non seulement l’armée kenyanne n’est pas entrée par Bunagana, mais une fois sur le terrain, elle prêche la notion d’une neutralité négative dans une zone tampon entre les deux pays.
Cette position hypocrite du Kenya et des beaucoup des pays de la sous-région et même des occidentaux doit nous enlever définitivement la vision et l’illusion de croire que les forces étrangères peuvent mourir pour notre cause. Y croire, c’est faire preuve d’une naïveté enfantine.
La question qui s’impose est celle de savoir : qui a intérêt à l’instauration de la zone tampon à Bunagana ? La RDC propriétaire testamentaire des terres léguées par ses ancêtres d’une superficie de 2 345 000 km2, a quel intérêt d’organiser le référendum à Bunagana ? C’est ici l’occasion de saluer le changement de narratif de notre diplomatie et le discours de fermeté, de clarté et de vérité du chef de l’État à l’Assemblée générale des Nations unies, où il a nommé sans détour et sans ambages le Rwanda. Au-delà des discours, il faut impérativement les actions, qui passent par une mobilisation générale et généralisée de toutes les forces vives du pays dans une sainte alliance, dans un front intérieur et populaire pour booter dehors les envahisseurs.
Lorsqu’un peuple se met debout, il est plus fort qu’une bombe atomique, je l’ai toujours dit. Les deux superpuissances de l’époque – les États-Unis et l’Union soviétique- ont échoué devant la détermination des peuples Vietnamiens pour le premier pays cité et des Afghans pour le second.
L’armée qui est la colonne vertébrale du pays mérite une construction, une motivation et un logistique à la hauteur des enjeux.
Pour y parvenir, il faut concomitamment construire l’armée et l’homme congolais au sein de la famille qui est la cellule mère d’une nation et au sein de l’école qui donne non seulement la science mais aussi forge les consciences. Car science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Moïse Moni DELLA IDI
Porte parole du peuple
Président du Conade
Politiste