Les routes de Kinshasa grouillent plus que jamais de cortèges officiels encadrés par un nombre de plus en plus grand de policiers et des moyens de protection. De la Présidence au Parlement en passant par le Gouvernement et certaines autres institutions telles que la Cour constitutionnelle, la Cour de Cassation ou le conseil d’Etat, ces cortèges des officiels fendent, du matin au soir, l’espace sonore avec les sirènes stridentes ou coassantes pour se frayer le passage dans les embouteillages.
Des SUV noires aux plaques minéralogiques bâchées, pour la plupart, sont escortées par un pickup de policiers (au moins 4 en uniformes) et suivis d’un ou deux autres véhicules transportant également des agents de sécurité en tenue civile.
Il faut donc compter en moyenne 4 policiers en tenue pour chaque cortège. En sorte que s’il y a dans la ville 50 cortèges qui sillonnent les voies publics, c’est au moins 200 policiers qui sont commis à la protection de ces officiels, sans compter ceux qui montent la garde à leur résidence.
Pour une protection juste et équitable
Pendant ce temps, les postes de police – déjà en nombre insuffisant – souffrent d’une carence de policiers pour assurer la protection et la sécurité des personnes et de leurs biens. Cette situation s’observe surtout la nuit pendant que plusieurs quartiers dans la ville de Kinshasa connaissent une montée de l’insécurité avec le développement des kuluna qui s’affrontent publiquement sans aucune intervention. Les observateurs sont d’avis que les pick-up et les policiers de ces cortèges officiels – le député Léon Nembalemba parle de sous-commissariats ambulants – pourraient être affectés utilement aux patrouilles diurnes et nocturnes pour renforcer le travail de la police contre l’insécurité.
Quant à la protection des officiels, elle devrait être rationnalisée pour éviter qu’une poignée de personnes absorbent un nombre important de moyens (véhicules, communications, policiers, etc.) qui peuvent être réaffectés à la protection du plus grand nombre. C’est ça aussi l’équité et la justice.
JDW