Au moment où la Communauté économique d’Afrique de l’Est (EAC) entame le déploiement de sa force pour la traque des groupes armés à l’Est de la RDC dans le cadre de l’engagement de Naïrobi, les rebelles du M-23 viennent de relancer les hostilités à Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Les combats contre les FARDC ont, en effet, repris mardi 16 août vers 3 heures du matin, notamment dans les groupements de Jomba et Bweza. Et on enregistre déjà au moins trois civils tués et plusieurs blessés par un obus lancé par le M-23 dans le village Tchankere situé dans la localité de Rwanguba.
Ces affrontements, qui entraînent un déplacement massif de la population, rompent ainsi la trêve qui s’observait depuis près de deux mois, conformément à l’engagement de Naïrobi. Celui-ci était déjà violé du fait que le M-23 et ses appuis rwandais ont continué à garder leurs positions alors qu’il leur avait été demandé de se retirer.
L’agenda de Kigali en plein exécution
Pour les observateurs, le déclenchement des hostilités par le M-23 est en rapport direct avec le début du déploiement de la force de l’EAC. Une manière, estime-t-on, de dire que ces rebelles et leurs appuis sont déterminés à affronter cette force. En effet, le Rwanda avait déjà fait savoir sa détermination à se défendre et ne pas attendre la moindre fatalité.
Par ailleurs, même si, immédiatement après avoir relancé les hostilités, le M-23 a appelé à la reprise des négociations, les observateurs se convainquent que l‘on assiste là au développement de l’agenda du Rwanda qui en avait fait la recommandation lors de la tripartite de Luanda. Cette témérité du M-23 à prétendre faire face à une force multinationale n’a d’égal que le solide soutien du Rwanda qui, comme l’indiquait déjà la cheffe de la Monusco au Conseil de sécurité, l’a doté d’une puissance de feu digne d’une armée régulière.
A ce stade, et après les preuves apportées par le rapport du groupe d’experts de l’ONU, aucune source n’a encore fait état du retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
JEK
