Sauf imprévu, c’est ce mercredi 10 août 2022 que l’hôtel de ville de Kinshasa lance le contrôle des plaques d’immatriculation et du port des casques pour les taxi-motards communément appelés « wewa ». L’annonce en avait été faite par le Gouverneur Gentiny Ngobila le jeudi 21 juillet 2022 lors d’une réunion qu’il avait présidée à la suite de l’incendie, par les « wewa », d’une jeep sur le boulevard Lumumba à Limete. « A partir du 10 août 2022, un contrôle régulier se fera à Kinshasa », avait, en effet, déclaré le premier Kinois.
Lors de cette réunion, il avait été décidé que les transporteurs motos devaient acheter des plaques pour l’identification de leurs deux roues et porter le casque ainsi que leurs passagers. Ces mesures avaient été arrêtées comme réponse aux multiples abus dont se rendent coupables les « wewa » sur la voie publique. Ceux-ci ont plusieurs fois incendié des véhicules – voire même une pick-up de la police – suite à des accidents ou des altercations routières. On ne compte plus, non plus, les infractions au code de la route, les conduites en état d’ébriété et autres qui rendent invivables la fréquentation de la voie publique.
Mais à deux jours du contrôle annoncé, les agents de la ville vont certainement faire un constat amer : au moins 80% des motards circulent sans plaque d’immatriculation, et au moins 90% pour les casques. Depuis l’édiction de ces deux mesures, il ne s’est observé aucune amélioration du comportement des motards qui agissent impunément comme des bandes de gangsters sur la voie publique.
La question qui se pose est alors de savoir ce que fera l’autorité publique après ce constat, étant donné que les mesures qui avaient été annoncées n’étaient assorties d’aucune sanction en cas de leur non-observance. Avant ces mesures reste égal à après, et même pire encore. Ceci est d’autant plus grave pour le cas des plaques d’immatriculation puisqu’elles ont été lancées depuis une année.
Une fois de plus, les actions et mesures de Gentiny Ngobila vont s’allonger dans la catégorie de simples annonces sans réalisation. Déjà la mesure interdisant aux wewa l’accès à la « république » de la Gombe n’est pas respectée. Rendez-vous ce mercredi sur la voie publique.
Albert Osako