Tueries à huis clos à Kwamouth, Daniel Aselo silencieux comme le bruit

« Est-ce que le Vice-premier ministre, Ministre de l’intérieur est au courant du sang qui coule à Kwamouth ou pas? S’il est au courant, qu’a-t-il déjà fait comme Ministre de l’intérieur, la personne la mieux informée de la République, dans le cadre de la sécurité de cette population ? Il fallait faire des tours au bureau du Ministre pour chercher la sécurité de la population ? La paix que nous voulons dans le territoire de Kwamouth, est-ce un droit ou une faveur que le Gouvernement Congolais veut faire à la population du territoire de Kwamouth? ».

Autant de questions que les Députés originaires du territoire de Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe se posent dans une déclaration. Depuis plus de deux mois, en effet, ce territoire est en proie à un conflit opposant les yaka aux teke. Depuis tout ce temps, ces deux communautés sont en crise de cohabitation et se livrent à des chasses mutuelles, brûlant les villages et ravageant les champs des uns et des autres.

Plusieurs affrontements les ont opposés, occasionnant des pertes en vies humaines. Le dernier en date est celui du 3 août dernier qui a emporté 5 personnes de la communauté yaka. L’irréparable s’est commis lors d’une expédition des yaka visant à incendier le domicile du chef coutumier du village Ngambomi. Ils ont trouvé une résistance de la population, ce qui a entraîné ces morts.

Après plusieurs appels, un groupe de militaires a été dépêché sur le lieu pour sécuriser le territoire et mettre fin aux affrontements. Mais ces militaires se sont arrêtés à la cité de Kwamouth au lieu de progresser vers les villages où se trouvent le théâtre des affrontements. Selon la société civile locale, ces militaires prétendent qu’ils n’ont pas de moyens de déplacement pour s’y rendre, tandis que d’autres avancent que leur destination est justement cette cité dont ils ont la mission de protéger.

La crise de cohabitation à Kwamouth est partie d’un désaccord sur la répartition des redevances coutumières, plus précisément les tributs devant revenir aux autorités traditionnelles locales (Teke) par les non originaires dont les Yaka. Mais dans le fond, fait-on savoir, ceci ne serait qu’un prétexte qui cache le mécontentement des Teke après le remplacement d’un de leurs chefs par un non originaire ainsi que la présence, au village Dumu, des non-originaires armés qui y auraient pris en otages deux des policiers dépêchés pour assurer l’ordre public.

Cette nouvelle escalade de violences meurtrières n’est pas la première dans la province de Maï-Ndombe qui avait connu, en 2018, des affrontements entre les communautés Tende et Nunu ayant causé au moins 500 morts, selon le bilan de l’époque.

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