RDC/Enjeux électoraux : L’Udps ratisse autour de Katumbi par Muhindo Nzangi interposé

A l’approche des élections, la classe politique congolaise se caractérise toujours par la constitution ou la dislocation des alliances. Les perspectives électorales de 2022 n’y coupent pas. Et les observateurs ne sont pas dupes pour comprendre que la défection de Muhindo Nzangi – après Modeste Mutinga et Christophe Lutundula – du groupe katumbiste procède de cette réalité atavique.

Sur son départ, le Ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire revendique près de dix Députés nationaux, treize Députés provinciaux et un Sénateur. Un bon pactole politique, à première vue, qui devrait lui permettre d’aborder assez sereinement les prochaines échéances. Seulement, cet élu du Nord-Kivu, qui jouit d’un leadership plutôt local dans sa circonscription électorale, ne justifie pas d’une envergure politique suffisamment large au niveau national pour prétendre influencer l’opinion.

La réalité politique congolaise veut, en effet, qu’une force politique trouve son ancrage d’abord dans les subjectivités sociologiques et, ensuite, dans l’envergure politique de son leader. Deux déterminants qui font défaut à Muhindo Nzangi, 40 ans, et qu’il pourrait avoir du mal à réunir pour le reste du temps avant les élections. De plus, en sa qualité de Ministre de l’ESU, il a eu à prendre des décisions impopulaires, notamment avec la fermeture des universités et instituts supérieurs, qui ne manqueront pas de lui fermer les portes de l’estime politique à travers le pays.

En sorte qu’on en vient à comprendre qu’en fait de leader, Paul Muhindo Nzangi passe beaucoup plus pour un bras séculier de l’Udps et son autorité morale en perspective des élections de 2023. Après avoir démonté la majorité FCC, en effet, le parti présidentiel s’est, depuis longtemps, fait un point d’honneur de réduire l’aura du bloc katumbiste.

Dans la majorité USN à l’Assemblée nationale, en effet, les deux groupes katumbistes sont largement devant (du moins jusque-là) l’Udps et alliés avec 78 Députés contre 36. Un poids qui a toujours pesé psychologiquement sur l’Udps qui, pour se défaire de ces évidences politiques, s’est toujours imposé par son unique statut de parti présidentiel. Les Députés ex-FCC qui, à eux seuls, pèsent au moins 105 députés, en savent quelque chose, eux qui, depuis le renversement de la majorité issue des élections de 2018-2019, peinent à obtenir la révision du règlement intérieur pour se constituer en groupes parlementaires. Une perspective très redoutée par l’Udps qui craint que, ce faisant, les ex-Kabilistes, majoritaire à l’Union sacrée, réclament la Primature comme le prévoit la Constitution.

Reste, cependant, à savoir jusqu’où et jusqu’à quand Félix Tshisekedi et son Udps ratisseront ainsi avec un bilan difficilement vendable à ce jour… sinon à coups d’espèces sonnantes ou, comme il se susurre de plus en plus, une redistribution des cartes au sein du Portefeuille de l’Etat et dans le Gouvernement qui pourrait être remanié. Bref, tous ces matériaux sous-tendant l’instabilité atavique de la classe politique congolaise qui n’a aucun ancrage idéologique ni de valeurs.

JEK

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *