Wenge au stade des Martyrs : Pas mieux qu’un concert de cabaret

Le méga concert du groupe musical Wenge, formule originel, a vécu le jeudi 30 juin 2022. La production aura tenu ses promesses en termes d’affluence. Le stade des martyrs a, en effet, quasiment refusé du monde.

Les « anges adorables » se sont démenés pour faire vibrer les mélomanes comme ils le faisaient au moins 25 ans plus tôt avant la dislocation de leur groupe. Au lendemain de cette production voulue historique, et même au cours de la production, les discussions vont bon train pour évaluer la qualité. Il faut noter qu’une unanimité se dégage pour déplorer l’amateurisme qui a dominé la production scénique aussi bien sur le spectacle proprement dit que sur l’organisation dans le stade, la sonorisation et la coordination musicale.

Indiscipline et manque de coordination scénique

Les mélomanes, aussi bien ceux qui étaient au stade que ceux qui suivaient à travers des streamings dans les réseaux sociaux, stigmatisent d’abord le manque de discipline dans le chef des musiciens eux-mêmes. Ceux-ci se sont, en effet, distingués par un manque de coordination, chacun évoluant comme une star à part voulant s’affirmer en solo et pas dans une équipe que tous étaient censés constituer. Cet individualisme a ainsi laissé dominer un groupe hétéroclite sans âmes ni coordination sur la scène.

Chansons kilométriques et trop longs temps morts

A cela s’ajoute le non calibrage des chansons et l’absence de transition en elles. On a ainsi vécu de longs moments de temps morts injustifiés où les musiciens profiter, à qui mieux mieux, pour lancer des dédicaces.

Bref, autant de couacs injustifiables dans le chef de ces stars qui étaient censées faire montre de professionnalisme à travers une discipline sans faille. Les Kinois avaient déjà vécu par le passé plusieurs autres productions de groupes célèbres tels que les Zouk Machine, Kassav et autres Jimmy Cliff. Ils ont retenu la perfection du son et de la lumière, l’effectivité d’un spectacle scénique comme produit vendable, le respect du timing du spectacle (2 heures maximum), etc.

On se rappelle que même certains anciens sociétaires du grand Wenge tels que Werrason et JB Mpiana avaient, par le passé, fait des productions de facture respectable au Zenith et à l’Olympia. La question qui s’est posée est alors de savoir pourquoi ils n’ont pas su capitaliser ces expériences pour le spectacle de ce 30 juin.

Par ailleurs, pour la production de « Wenge all stars », l’organisateur avait juste indiqué l’heure d’ouverture des portes du stade et les points de vente des billets sans donner l’heure du début effectif du concert. Au bout du compte, les mélomanes auront eu droit à un bide. Un mélomane désabusé a même comparé ce bide à la défaite et l’élimination des Léopards après le match de barrage pour la qualification à la coupe du monde : beaucoup de bruits mais pour des résultats nuls…

Sonorisation catastrophique

Comme si cela ne suffisait pas, la sonorisation s’en est mêlée, rendant inaudibles des plages entières des chansons, à la grande désolation du public qui l’a manifesté cash. On se demande alors à quoi auront servi les 25 tonnes de matériels que l’on a ventées.

Pendant ce temps, les mélomanes assistaient à un véritable capharnaüm avec ces battles des sapeurs dans tous les coins du stade jusque sur la scène. Une sorte de spectacles dans un spectacle et qui a tourné en un désordre indescriptible.

Au bout du compte, ce sont des mélomanes déçus, dans leur grande majorité, qui s’en sont retournés tard à leur domicile. Certains ont quitté le stade bien avant la production, fuyant les exactions des kuluna qui s’organisaient déjà dans les parages du stade, énervés par cette production largement en deçà des normes professionnelles.

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