Nicolas Kazadi est, ce dimanche, la vedette des réseaux sociaux. L’ancien argentier de la RDC, qui fait encore couler encre et salive pour ce qu’aura été sa gestion des finances publiques au regard des scandales (sur facturations, détournements, dépassements budgétaires, décaissements en procédure d’urgence, etc.) qui auront jalonné son mandat au sein de l’exécutif Sama Lukonde, explose au cours d’une émission télé où il dénonce les travers managériaux décriés dans le chef du régime auquel il appartient.

Celui qui passait pour le tout puissant ministre, au point qu’il pouvait mettre même la Primature à la diette en suspendant le décaissement des frais de fonctionnement, se lâche dans un entretien avec la consœur Paulette Kimuntu pour faire des révélations sur son passage Gouvernement et l’expérience de gouvernance qu’il en retient. Une gouvernance qu’il décline en termes de règne de la gabegie financière, de la politique du ventre avant tout, de l’arbitraire et autres tares qui, en Afrique, sont généralement décriées par les opposants.
Des propos qu’il tient pour juger sévèrement le régime auquel il appartient lui-même, du moins jusqu’à nouvel ordre.

Du Chef de l’État, par exemple, qui est Chef de ce régime, il affirme sans ambage qu’il est mal entouré et mal conseillé avant d’avancer que lui-même, que l’on disait ne répondre directement que du même Félix Tshisekedi, aurait personnellement subi les conséquences de ce mauvais entourage présidentiel.
« On disait toujours que le Président est mal entouré et que son entourage le conseillait mal et on me citait aussi dans cet entourage. Mais je peux vous assurer que moi-même j’ai subi les affres de cet entourage et leurs mauvais conseils. Donc je confirme que le Président à un mauvais entourage », témoigne Kazadi en lingala.
Puis : « Nous aimons beaucoup la jouissance : l’argent des projets, on le partage d’abord et on réfléchit après. Quand l’argent sort, partageons le d’abord et on réfléchira plus tard sur le projet. »
Ou encore : « Quand les frais de fonctionnement sortent, on se paie des salaires, on s’octroie des primes et on réfléchit plus tard ».
Et même cette révélation : « Durant tout le premier mandat, l’État a créé 53 services et établissements publics en cours d’année, c’est-à-dire sans qu’ils n’aient été budgétisés. Puis on se met à recruter sans limite et après ça devient un problème », déplore l’ancien argentier dont la guerre contre Jules Alingete, le patron de l’IGF, sur le sulfureux dossier des surfacturation des lampadaires et des forages demeure encore vivace dans les médias et dans les esprits.
Quant à savoir ce que faisait le Gouvernement face à ces situations, notamment lors des conseils des ministres, le Député national ancien argentier fait savoir que les débats étaient souvent houleux, mais qu’il fallait du courage et beaucoup de tacts pour se faire comprendre et faire avancer les choses.
Des propos et tant d’autres peu habituels de la bouche d’un « régimiste » et qui font dire à plusieurs internautes que Nicolas Kazadi a « marqué un auto-but ».
JDW