Négociations directes : Luanda convoque, le M23/AFC en manœuvre , Kinshasa observe, la CENCO-ECC rappelle le dialogue global et inclusif

Une succession d’événements s’observe depuis le début de la semaine dans le processus censé mener à la pacification de la RDC. Alors qu’il d’observait un calme précaire sur différents fronts militaires depuis quelque trois semaines, le volet politique des négociations directes entre Kinshasa et les rebelles pro rwandais s’emballe avec l’annonce d’une date et d’un lieu : le 18 mars à Luanda.

La date fait suite à une démarche éclaire du Président angolais et président en exercice de l’UA, Joao Lourenço, qui avait annoncé ces négociations « dans les prochains jours » en début de semaine après avoir reçu le Président congolais. Mardi au cours de son briefing habdomadaire, Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, faisait savoir que Kinshasa, qui venait d’être informé, prenait acte et attendait de voir comment les choses allaient se préparer.

Mercredi soir après l’annonce de la date, Tina Salama, la porte-parole du chef de l’État , faisait savoir que l’invitation à ces négociations avait été envoyée, mais que le Gouvernement n’y avait pas encore donné suite.On rappelle que la ligne de communication de Kinshasa est au refus de toute discussion avec les rebelles. Le Gouvernement congolais préfère traiter directement avec leur soutien rwandais.

Kinshasa en mode observation ?

Depuis les deux annonces de ces négociations directes, cependant, Kinshasa n’a plus opposé cette ligne de communication, préférant annoncer attendre de voir comment les choses se préparent ou dire qu’une suite n’est pas encore donnée à l’invitation. Tout donne l’impression que le Président angolais aurait pris tout le monde de court, même certaines capitales occidentales qui en étaient encore aux tractations en vue des préparations de ce dialogue directe ordonné par la résolution 2773 du Conseil de sécurité. La ville haute, à Kinshasa, en est encore à s’interroger sur cet enchaînement des choses du côté de Luanda.

Retrait de la SAMIRDC au profit du dialogue

Entre-temps, ce jeudi 13 mars, les chefs d’Etat de la SADC, qui étaient en sommet par visioconférence, ont décidé de mettre fin à la présence militaire de la SAMIRDC pour privilégier la solution négociée. « J’ai présidé le sommet extraordinaire de la SADC sur la crise en RDC, réaffirmant notre engagement en faveur de la paix et de la stabilité », annonce Emerson Mnangagwa, Président en exercice de la SADC, qui a estimé qu’« une action urgente est nécessaire pour mettre en œuvre des solutions, renforcer la sécurité et protéger les communautés. »

De l’autre côté, on rappelle qu’eb février dernier, le M23-AFC avait exprimé son « engagement » à résoudre « le conflit dans l’est de la RDC par le biais d’un dialogue direct abordant les causes profondes du conflit afin d’instaurer une paix durable ». Mais cette coalition pro- rwandaise placerait la barre très haut dans son cahier des charges, car elle compte exiger la démission de Félix Tshisekedi.Enfin, pour leur part, les pèlerins catholiques et protestants du « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble » se réjouissent de l’annonce des négociations directes de Luanda qu’ils disent être le prélude du dialogue global et inclusif entre les forces politiques et sociales nationales.

.Dans un message ce jeudi à partir de Luanda où ils séjournent encore, en effet, les présidents de la CENCO et de l’ECC, Mgr Fulgence Muteba et le Révérend André Bokundoa font savoir que ce dialogue global et inclusif soit forger un consensus national sur le processus accéléré de pacification et de redressement intégral de la République Démocratique du Congo.Ils félicitent également le président de la République, Félix Tshisekedi, «pour son esprit de dépassement, priorisant les voies et moyens pacifiques de règlement de ce conflit» et encouragent les Chefs d’Etat de la SADC et de l’EAC à soutenir pleinement le processus de dialogue direct initié par le Président João Manuel Gonçalves Lourenço.

Ils exhortent, enfin, «tous les acteurs politiques, les forces vives et l’ensemble du peuple congolais à appuyer activement le processus de dialogue en cours».

JDW

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *