Retrait de toutes les forces armées étrangères et médiation congolaise sous un éventuel accompagnement extérieur, telles sont les propositions de l’ancien Président de la République qui, d’ores et déjà, dit être disposé à servir encore son pays
Après sa tribune publiée voici près de deux semaines et qui continue de faire parler dans le macrocosme politique congolais et dans la région africaine, Joseph Kabila Kabange s’est de nouveau exprimé, cette fois-ci dans une entretien sur la télévision nationale namibienne NBC News, en marge des funérailles de l’ancien Président Sam Nujoma. Dans quelques extraits de ses propos diffusés par son service de communication, l’ancien Président congolais dévoile ce qui est considéré comme sa stratégie de mise en place du dialogue politique national visant la paix et l’unité nationale.
Selon lui, la mise en place de ce dialogue passe premièrement par le retrait des troupes étrangères du territoire national. Ce retrait, estime-t-il, « est un premier pas important vers l’instauration de la paix » dans la partie orientale du pays ravagée par la guerre.
Sur l’épineuse question du médiateur qui va certainement se poser, le « Raïs » opte, dans un propos indirect, pour une médiation nationale, cela du fait que les Congolais sont les seuls qui connaissent mieux leur pays. « Il n’y a pas un médiateur étranger qui connaît le Congo plus que les congolais eux-mêmes », déclare le Sénateur à vie.
Joseph Kabila n’exclue, cependant, pas l’apport des partenaires extérieurs, de la région ou d’autres comme les Nations-Unies, en terme de « soutien » et « d’accompagnement ». Il insiste que, dans tous les cas, l’issue du dialogue doit relever de la décision souveraine des Congolais appelés à se parler.
Joseph Kabila prêt pour servir encore
Quant à ce qui le concerne pour ce dialogue, Joseph Kabila ne fait pas mystère de son intérêt et son intention de servir encore son pays et il dit sa disponibilité. « Notre intention est d’être très disponible pour servir notre pays, continuer à servir notre peuple et servir la région également », dit-il en effet, tout en assurant : « Nous avons encore de l’énergie pour continuer à servir ».
Servir jusqu’où, c’est-a-dire à quel niveau ? La question va certainement faire jaser, car Kabila ne s’est pas arrêté qu’à des propos.
En restructurant son parti politique, le PPRD, en effet, il a créé un poste de vice-président qu’il a confié à Aubin Minaku, son négociateur attitré.
Ancien Président de l’Assemblée nationale, c’est lui, Ndjalandjoko, qui avait conduit la délégation de la Majorité présidentielle au double dialogue de la cité de l’UA et du Centre interdiocésain en 2015-2016.
Contenu et format : globalité et inclusivité
Quant au contenu du dialogue et ses protagonistes, Joseph Kabila s’en était déjà exprimé à travers sa tribune dans laquelle il faisait savoir qu’il doit être global et inclusif. Global en ce qu’il doit inclure, non pas seulement les questions sécuritaires et militaires ainsi que leur volet régional des grands lacs, mais aussi les revendications internes liées, selon lui, à la gouvernance, aux espaces démocratiques et aux soucis des droits de l’homme.
Et inclusif en ce qu’il doit connaître la participation de tous les protagonistes, y compris les groupes armés nationaux.
JEK