C’est confirmé. Joseph Moïse Kambulu, Gouverneur de la province du Kasaï Central, regagne son poste d’attache à Kananga ce vendredi après un bref séjour à Kinshasa sur convocation du Vice-premier ministre en charge de l’intérieur. D’ores et déjà, le protocole du Gouvernorat met les petits plats dans les grands pour réserver un accueil « triomphal » au Gouv’ au terme d’un moment de turbulence dont on sait désormais tout.
Le service provincial du Protocole d’État a lancé un communiqué officiel, qui est diffusé en boucle, reprenant la liste des personnalités invitées à aller accueillir le Gouverneur à l’aéroport. C’est tout le gratin de Kananga, le « quartier latin » de l’espace Kasaï, qui est attendu à l’aéroport national de Lungandu pour célébrer le retour du patron de la province après ce qui passait pour une crise politique entre Kananga et Kinshasa.
Arrivé à Kinshasa dimanche dernier, Joseph Moïse Kambulu a été reçu lundi 6 janvier 2025 par le Vice-Premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité. « Les choses se seraient bien passées », assurait à Congo Guardian une source proche du dossier qui annonçait que « son retour est programmé pour vendredi ».
La situation du Gouverneur Kambulu a défrayé la chronique à la suite de sa divergence des vues avec le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, sur la situation de sa province lors d’une émission de la RTNC retransmise en direct pendant le séjour du Président de la République à Kananga. Alors que le ministre laissait entendre que la situation des travaux d’infrastructures évoluait, le Gouv’ avait protesté pour dire que tout est en urgence dans sa province.
Cette « passe d’armes » a suscité des réactions dans tous les sens. Au sein de l’Union sacrée, plateforme présidentielle, des appels ont fusé pour que le Gouverneur, accusé de lèse majesté, soit démis de ses fonctions, tandis qu’une opinion répandue lui apportait plutôt son soutien.
La société civile du Kasaï Central avait appelé à une marche pacifique de soutien au Gouverneur le samedi passé, mais le vice-ministre de l’intérieur avait appelé au calme.
Albert Osako
