Les escroqueries en bande organisée sont le lot des prétoires congolais. Mais lorsque ces bandes sont composées des magistrats et des avocats des mêmes prétoires, voilà qui devrait intéresser au premier chef Constant Mutamba, le Ministre d’État en charge de la justice dont les états généraux tiennent encore les premiers titres de l’actualité.
Le cas de Georges Bombala (photo d’illustration) en est bien un. Bien connu des commissariats et de la justice congolaise, le sieur se présente comme agent à l’administration des Affaires foncières à laquelle il n’a jamais appartenu. Tout le monde le sait, mais l’homme parvient toujours à tirer son épingle du jeu en usurpant ces titres et qualités pour arnaquer les paisibles citoyens en vendant parcelles et maisons d’autrui à plusieurs acheteurs à la fois.
Ses cibles de prédilections : les parcelles querellées et celles présentées comme biens sans maître.
Mode opératoire d’un escroc couvert par la justice
Georges Bombala prospère dans son entreprise malfaisante alors qu’il est très bien connu dans les cours et tribunaux. La raison est simple : il s’est familiarisé avec des magistrats et autres auxiliaires de la justice qui, au fil du temps, ont fini par faire partie de ce que le droit définit comme une bande organisée.
Le mode opératoire de cet escroc est connu, témoignent ses nombreuses victimes : escroquer puis se mettre à l’abri ou sous la protection des magistrats s’il arrive qu’il soit interpellé.
C’est grâce à ce dispositif judiciaire, auquel s’ajoutent des avocats, que chaque fois qu’une de ses nombreuses victimes réussit à le déférer devant le Parquet, il reconnaît les faits devant le magistrat instructeur, s’engage à payer et verse séance tenante une première tranche avec l’aide des proches et avocats, particulièrement une de ses concubines, avocate de son état, habitant la commune de Kinshasa.
Magistrats dans le coup
Après ce coup qui l’épargne de la détention provisoire, sieur Bombala va se cabrer et ne va plus répondre aux convocations du magistrat – souvent dans le coup – ni respecter les engagements pris. Les magistrats se montrent ainsi complaisants à son encontre quand ils ont déjà perçu les acomptes cyniquement payés par Bombala à ses proies comme preuve de sa bonne foi. Ayant ainsi ponctionné leurs parts conformément à la Loi, les magistrats ne se soucient plus des préjudices que vont alors endurer les victimes pendant des années.
Conduire l’action pénale face à un délinquant de la trempe de Georges Bombala ne leur dit plus rien. N’allez pas demander qui rendent la justice malade et favorisent la floraison des frappeurs dans la ville.
C.G (Avec CP)