Affaire Jacky Ndala : Denise Mukendi auditionnée « en direct » à l’ANR

Arrêtée à Brazzaville et ramenée à Kinshasa suite à ses « révélations » sur le traitement inhumain qu’aurait subi, à sa demande, l’acteur politique Jacky Ndala lors de sa détention à l’ANR voici près de trois ans, Denise Mukendi a été transféré cette nuit à la prison centrale de Makala, selon des sources dignes de foi. La « journaliste-influenceuse », doublée de « communicatrice » du régime, a brièvement séjourné dans les installations de l’ANR où elle a fait l’objet d’une verbalisation littéralement en direct.

Vendredi dans la soirée, en effet, les internautes, qui ont eu droit à des extraits de son rapatriement, ont vu diffuser des extraits de son audition dans une pièce de l’Agence au milieu d’une demi douzaine d’agents de renseignements dont certains pouvaient être identifiés distinctement. Ces extraits immortalisent les parties où la dame nie les faits qu’elle a elle-même « révélés », disant qu’elle a simplement menti.

La familiarité entre Denise Mukendi et l’ANR saute aux yeux

Les extraits de cette vidéo révèlent et confirment, par ailleurs, comment Denise Mukendi est bien familière de ce milieu qui, pourtant, inspire la terreur rien qu’à l’idée de s’y retrouver. Ils révèlent également une familiarité entre elle et les agents qui l’entourent alors qu’elle leur rappelle leur collaboration passée, notamment un clash qui remonterait à 2019 après lequel elle dit s’être désormais rangée.

À tous points de vue, rien, sur ces images, ne témoigne d’une personne affectée par une quelconque infortune dans ce genre de situation qui ferait plutôt piquer une crise à d’autres. Peut-être est-ce justement parce qu’elle y baignait comme un poisson dans l’eau…

Un « direct » pour dédouaner les services et laver l’image du régime

L’analyse de l’occurrence de ces images diffusées si promptement par une agence de renseignements dont le discours a toujours été le silence, trahit, d’une part, l’embarras suscité par les « révélations » de Denise Mukendi suivies des « aveux » de la victime. Un ambarras qui étreint les consciences en haut lieu si l’on en juge la promptitude du ministre de la Justice de faire la publicité d’une injonction à la justice pour des poursuites contre la dame qui a revendiqué un crime odieux qu’elle a révélé avoir commandité sur autrui par l’entremise de l’ANR, ce qui fait parler d’une « sodomie d’État ».

Félix Tshisekedi trahi dans son lobbying à New-York

Des « révélations » qui ont éclaté au moment où le Président de la République séjournait à New-York où il s’est exprimé le 25 septembre à la tribune de Assemblée générale des Nations-Unies. À l’occasion, Félix Tshisekedi a évoqué, entre autres, la candidature de la RDC à la présidence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Une candidature désormais gravement compromise.

Lire, à ce sujet, notre précédent article en cliquant sur ce lien : https://congoguardian.com/2024/09/27/laffaire-jacky-ndala-flingue-la-candidature-de-la-rdc-au-conseil-des-droits-de-lhomme-de-lonu/

D’autre part, selon les analystes, la diffusion des extraits de l’audition de Denise Mukendi, qui, au passage, viole le sacro saint secret de l’instruction, aurait manifestement pour but de dégager la responsabilité de l’ANR de ces graves accusations qui ternissent son image et affectent tout aussi gravement l’image du pays et du régime en place qui, à son avènement, avait clamé sa volonté d’humaniser les services, notamment en fermant les cachots illégaux.

JDW

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