Justice/Effet Stanis Bujakera : Damas Ngoy, détenu 21 ans à Makala sans procès, va sortir de prison

De cause à effet, le SOS du journaliste Stanis Bujakera sur les conditions carcérales à la prison centrale de Makala va y faire des heureux dans les prochains jours. A commencer par Damas Ngoy Nkungu que le confrère a présenté comme le plus vieux détenu sans dossier, qui tire déjà 21ans de détention.

Ayant qualifié la prison centrale  de Makala d’« antichambre de la mort », SDtanis Bujakera, qui venait d’y séjourner six mois dans une affaire finalement sans tête ni queue, a su toucher la corde sensible des autorités qui ont décidé de se pencher sur cette situation afin de pouvoir désengorger cette prison. Le vice-ministre de la Justice et le premier Président de la Cour de cassation sont, en effet, descendus ce lundi 25 mars à la prison centrale de Makala pour s’enquérir de la situation et, particulièrement, du cas de Damas Ngoy Nkungu.

Elie Ndomba Kabeya, premier Président de la Cour de Cassation, a reconnu avoir été alerté de cette situation par le SOS du journaliste pour effectuer cette descente. « C’est cela qui m’a alerté. Je suis venu voir ce prisonnier, parler avec lui, vérifier s’il a ses conseils, de quelle juridiction il relève, savoir pourquoi il est là et n’a pas sollicité d’être jugé », a-t-il confié à la presse. Dans sa suite, des greffiers des différentes juridictions. Nul doute que les jours de l’infortuné sont désormais comptés à Makala.

La Cour de cassation va donc éplucher les dossiers et se pencher surtout sur les cas des condamnés qui peuvent aller purger leurs peines ailleurs afin de désengorger la prison de Makala.

Construite dans les années ’50 avec une capacité carcérale de 1.500 détenus, cette prison en compte aujourd’hui 14.400 dont 9.000 en instance de jugement. « Aujourd’hui, la population a augmenté de 100 % », reconnaît Elie Kabeya qui tente d’en donner la justification : « La démographie de la population de Kinshasa est en expansion, la criminalité est en hausse, il est normal qu’il y ait beaucoup de personnes en détention ». Ceux qui vont aller purger leurs peines dans d’autres prisons du pays pourraient bénéficier de formations « avec la possibilité d’être resocialisés, au lieu de rester à Makala où ils peuvent étouffer ou tomber malades, laissant leur vie », a encore confié Elie Ndomba.

Albert Osako

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