La semaine qui commence va être décisive sur le dénouement du second round des consultations de l’Informateur chargé d’identifier une majorité au Parlement afin de former le nouveau Gouvernement, à commencer par la nomination d’un nouveau Premier ministre. C’est depuis le week-end dernier, assurent les sources proches du cabinet d’Augustin Kabuya au quartier Socimat à Gombe, que ce dernier a bouclé son tour des consultations avec les différentes forces politiques déclarées appartenir à la majorité et devrait présenter ses conclusions au chef de l’Etat.
Des conclusions qui vont déclencher, cette semaine même, une série de nominations concernant, non seulement le Premier ministre à désigner, mais aussi la composition du nouveau Gouvernement. Et des sources dignes de foi à la cité de l’UA au Mont Ngaliema, assurent que les ordonnances présidentielles attendues cette semaine pourraient commencer par la nomination d’un nouveau Directeur de cabinet du chef de l’Etat.
Dans un communiqué qu’il a publié samedi 16 mars 2024, Augustin Kabuya avait décrit trois tâches lui assignées par le Président de la république, à savoir : « apporter des éléments structurants destinés à faciliter la conclusion d’un accord de Gouvernement entre les membres de la coalition majoritaire, sur la composition du Gouvernement et sur les objectifs programmatiques qu’ils se fixent ». Cette formule comporte donc trois volets du travail, à savoir :
- D’abord un accord de Gouvernement, c’est-à-dire une entente pour la marche ensemble derrière le Gouvernement attendu ;
- Ensuite la composition proprement dite du Gouvernement, ce qui suppose le partage des responsabilités ou, plus précisément, des postes entre membres de la coalition majoritaire, et, enfin
- La définition des grandes lignes du programme de ce Gouvernement.
Un Premier ministre issu d’un équilibre géopolitique et institutionnel
Et pour la composition du nouveau Gouvernement et la désignation de son Premier ministre, les sociétaires de la majorité présidentielle ont discuté, autour de l’informateur, notamment des clés de répartition des responsabilités. Des sources renseignent qu’au terme de ces tractations, le nouveau Premier ministre attendu devrait être issu d’un équilibre géopolitique et institutionnel, conformément à la Constitution qui exige le respect de l’équilibre dans la représentation nationale au sein des institutions.
Un consensus se serait donc dégagé pour privilégier une représentation de la zone géopolitique, à la congolaise, qui n’a pas encore connu de passage à la Primature. Il s’agirait donc de la zone du grand nord, composée du grand Equateur et de la Grande orientale. Et l’oiseau rare attendu devrait provenir, toujours conformément à la Constitution, de la coalition majoritaire au sein de la majorité. Cette coalition n’est autre que l’UDPS et sa mosaïque qui pèse désormais 100 députés nationaux au terme du contentieux électoral réglé à la Cour constitutionnelle.
La maquette d’un Gouvernement resserré
Quant à l’articulation du Gouvernement, nos sources à Socimat laissent entendre que parmi les critères de répartition des responsabilités figuraient encore le poids politique (nombre des députés) de chaque force au sein de la majorité ainsi que les ambitions des principaux leaders des grands groupes de l’USN par rapport aux autres institutions, dont le Sénat et l’Assemblée nationale.
Nos sources font savoir que ce Gouvernement, réduit par rapport à celle encore en fonction qui compte 69 membres, pourrait compter seulement 41 membres, à savoir : 1 Premier ministre, 4 vices-Premiers ministres, 7 ministres d’Etats, 23 ministres et 6 vice-ministres.
Jonas Eugène Kota