Élections et repli identitaire/Hervé Diakiese : « Katumbi est ‘mashi a mu menu’ des congolais de partout »

« Il n’y a pas un peuple plus ‘mashi a mu menu’ qu’un autre à travers le pays ». C’est en ces termes que s’est exprimé, ce mercredi au cours d’un point de presse, Me Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, qui dénonçait le discours, jugé « identitaire, tribal et xénophobe », du Chef de l’État, candidat à sa succession, au cours de son meeting à Mbuji-Mayi.
Dans son adresse, en effet, Félix Tshisekedi a abondamment fait vibrer la corde tribale, évoquant d’un côté le concept de « mashi a mu menu » et, de l’autre, le fait que les kasaïens seraient traités comme des étrangers ailleurs à travers le pays, citant précisément le Katanga.
« Mashi a mu menu » désigne littéralement le sang qui coule des gencives. C’est une expression luba qui souligne l’étroitesse des liens qui unissent ou doivent unir les membres d’une communauté. C’est aussi l’une des expressions les plus extrêmes du repli identitaire en termes, à la fois, d’auto-exclusion, d’exclusion et de suprématisme communautaires, voire même de négation d’autrui dans son altérité.
Le porte-parole d’Ensemble pour la République a donc stigmatisé une telle « instrumentalisation » de la fibre tribale dans cette partie du pays « où le bilan du Chef de l’Etat se réduit à la non réalisation de la route Kalamba Mbuji ou la non reprise de la Miba en cinq années de mandat ».
« Ce régime a failli et nos frères kasaïens méritent respect », a martelé Hervé Diakiese qui a fait savoir que Moïse Katumbi a bien l’intention d’exprimer ce respect à ce peuple auprès de qui il tient à se rendre. Car, a-t-il souligné, « Katumbi est un ‘mashi a mu menu’ de tous les Congolais de Kisangani, de Aru, de Bandundu et partout où ils se trouvent ».
Hervé Diakiese a rappelé que Moïse Katumbi maintient ses étapes de campagne à Kananga et Tshikapa dont le programme n’a été que modifié au regard de la situation sécuritaire. « Ce n’est pas qu’il craint pour son intégrité physique, sinon nous y serions allés ce mercredi même », a -t-il insisté pour souligner que Katumbi n’a nullement peur d’un « régime brutal, répressif, tribal et intolérant qui monte désormais en violence ». Katumbi est plutôt préoccupé par le fait que « le sang des Congolais ne doit plus couler dans cette campagne ».
JDW

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