Réhabiliter le stade Lumumba, asphalter les routes de Matadi, relancer le trafic ferroviaire Kinshasa-Matadi, réhabiliter les ports de Boma et Matadi. Ainsi se déclinent les nouveaux engagements pris ce mardi par Félix Antoine Tshisekedi devant le peuple Ne Kongo à l’étape de sa campagne électorale dans la ville de Matadi. « Dieu vieux réchauffé », réagit tout de suite un notable de la ville en pierres qui se souvient avoir déjà entendu, cinq ans plus tôt, presqu’exactement le même discours du même auteur à quelque 120 Km d’ici.
Remake des promesses non tenues de 2019
En avril 2019, en effet, le Chef de l’État avait tenu un bref meeting à Boma, au cours duquel il avait promis d’y retourner « dans les tout prochains jours et par route à partir de Kinshasa », pour évaluer les travaux qu’il avait lancés, à savoir la construction de la route Boma-Moanda sur la RN1 ainsi que l’asphaltage du tronçon Boma-Matadi. Inscrits abusivement dans son programme d’urgence de 100 jours à l’insu du gouvernement Tshibala qui expédiait les affaires courantes, ces travaux étaient connus comme étant inscrits dans le programme en concession sous le contrat entre le ministère des ITPR, dirigé alors par Thomas Luhaka, et la Société de Péage du Congo.
Lorsqu’il est retourné au Kongo Central en 2022, soit plus de trois ans plus tard, Tshisekedi avait, certes, accompli sa promesse de visiter les écoles où il avait étudié. Mais les Ne Kongo sont restés sans suite de ses autres promesses lorsqu’il disait ce qui soit à son meeting de Boma en 2019 : « Nous allons promouvoir les activités économiques de la province, réaliser le projet de construction du port en eaux profondes de Banana…, travailler pour l’intérêt du peuple ».
Une créance de 207 millions Usd de l’Onatra présentée à Fatshi en 2019 demeure sans suite
Les activités économiques, c’est avant tout les ports de l’ONATRA à Matadi et Boma qui n’ont bénéficié d’aucune mesure de réhabilitation et de modernisation comme promis. Lors de son passage en 2019, le Chef de l’État avait reçu un mémo de l’ONATRA reprenant une créance du Gouvernement de 207 millions Usd dont aucun rond n’a jamais été versé, à part le tout récent « don électoral » de 8,5 millions Usd au titre de décompte final d’un millier de retraités sur plus de 3 mille en attente.
Le mémo contenait aussi une demande de soutien pour la protection et la réhabilitation des infrastructures dont le réseau ferroviaire de Kinshasa qui fait aujourd’hui l’objet d’une spoliation au profit du nébuleux projet Métrokin.
L’autre projet c’est celui du port en eaux profondes de Banana qui a connu plus de trois années de retard suite aux tergiversations du Gouvernement qui avait d’abord résilié le partenariat avec l’arabe DP World au motif que le partenariat avait été conclu sous Kabila. Avant de renégocier avec le même opérateur après une perte injustifiée de trois années . Mais depuis le nouveau deal, la machine s’est comme essoufflée quand il s’est agi de lancer les travaux.
La partie congolaise, qui doit financer notamment les expropriations, prend tout son temps.
Et pour ce qui est des routes de la ville de Matadi, elles se trouvaient en programme de bétonnage notamment avec la société Afritec, mais le programme s’est arrêté à partir de 2018 et n’a plus repris malgré les promesses de 2019. Idem pour le Stade de Matadi dont les travaux qui évoluaient cahin-caha sous feu le Gouverneur Jacques Mbadu, ont connu un arrêt depuis les gouvernements successifs de CACH-Udps.
A.O.
