Le procès du journaliste Stanys Bujakera s’ouvre ce vendredi 13 octobre 2023 à 9H00 à la prison centrale de Makala. Le confrère est poursuivi pour faux en écriture, propagation de faux bruits, falsification des sceaux de l’État, et transmission de documents erronés et contraire à la loi. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison, voire beaucoup plus si l’on prend en compte le nouveau code du numérique.
L’affaire Bujakera est partie de la publication, par Jeune Afrique dont il est correspondants en RDC, d’un article ayant exploité un rapport de l’ANR accusant les renseignements militaires congolais d’être auteurs de l’assassinat de Chérubin Okende. Le gouvernement a déclaré que ce document était un faux. Cité au départ comme étant l’auteur de l’article avant de se raviser, la police puis le tribunal de instance de la Gombe l’ont ensuite accusé d’être le producteur du faux avant de se raviser à nouveau après avoir constaté que le journaliste l’avait reçu via les réseaux sociaux d’une origine qu’elle (la justice) n’a pas été en mesure de remonter.
Le procès contre un journaliste en RDC est déjà qualifié de procès de la honte après des récriminations à l’échelle planétaire. L’annonce de ce procès a été faite ce jeudi où le Chef de l’Etat venait d’être déclaré docteur honoris causa à l’Université de Kinshasa. Dans sa justification de l’octroi de cette distinction, le professeur Adalbert Makutu a reconnu au récipiendaire les mérites suivants : « La reconversion symbolique de la majorité parlementaire en cours de législature sous l’appellation Union sacrée de la nation (…), la liberté d’expression et des manifestations politiques, humanisation des services d’intelligence notamment de l’Agence nationale de renseignements (ANR), la consolidation des acquis démocratiques notamment par la mise à la disposition de la CENI des moyens nécessaires pour l’organisation des élections générales dans le délai Constitutionnel ».
JDW