Okende/Brouillage de l’enquête : La piste des tweets fait flop, les manipulateurs mis à nu

Les comptes admis au badge bleu de Twitter ne laissent qu’une marge de 60 minutes pour des modifications éventuelles. Passé ce délai, le titulaire n’a plus d’autre option que de supprimer le tweet publié.

Implacable. On ne corrompt pas la technologie. Et l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende n’y coupe pas.

Ceux qui l’ont oublié doivent désormais se mordre les doigts, maintenant que des détails techniques sur le fonctionnement des réseaux sociaux – tweeter en l’occurrence – montent à la surface. Depuis le début, en effet, certains milieux facilement identifiables – et qui entreprennent d’orienter l’enquête sur le meurtre de Chérubin vers les maïs pour des raisons de plus en plus élucidées – s’étaient arc-bouté sur des pistes d’enquête basées sur des tweets de certains journalistes et des acteurs politiques dans l’intention manifeste de flanquer ce meurtre dans un camp politique bien identifié : Ensemble pour la République.

Tous les moyens ont été mis en jeux pour asseoir une communication sur la piste de ces tweets, y compris l’implication d’autres journalistes parmi lesquels certains devenus mandataires publics au nom de la majorité au pouvoir. Une récente émission sur Télé 50 a été révélatrice de cette campagne formellement organisé avec des moyens disponibilisés lorsque l’un de ces communicants, en l’occurrence Dieunit Kanyinda – connu pourtant comme mandataire à la RTNC et chargé de communication à l’IGF – s’est présenté, la main sur le cœur, pour affirmer fermement qu’il détenait des captures d’écran des comptes tweeters de certains journalistes qui, selon lui, avaient annoncé l’enlèvement de Chérubin Okende bien longtemps avant la première manifestation de son garde du corps auprès de la Cour constitutionnelle pour exprimer son inquiétude de ce qu’il ne parvenait pas à retrouver les traces de son protégé qu’il avait laissé sur le parking de la haute Cour autour de 16 heures à la date du 12 juillet.

Le communiquant Kanyinda, appartenant à une officine de communication, va alléguer que, selon ses captures d’écran, Peter Tiani a annoncé la disparition d’Okende à 14h19, Elysée Odia à 14h34 et Steve Wembi à 14h39. Il faut noter qu’avant Dieunit Kanyinda d’autres sources judiciaires et des milieux politiques proches du régime avaient soutenu la même position devant la presse.

Cependant, après vérification sur Twitter, on se rend compte que les posts du 12 juillet de Tiani, Wembi et Odia remontent respectivement à 22h19, 22h34 et 22h35. Même le Secrétaire Général d’Ensemble pour la République, également cité dans cette manœuvre des tweets, témoigne, dans une conférence de presse d’hier jeudi, avoir été informé seulement après 20 heures de la disparition de son camarade du parti par son épouse et son garde du corps qui se trouverait être son beau-frère.

Face à la vérité de la technologie qui rend impossible toute modification de tweets au-delà de 60 minutes après leur publication, cette piste fait donc flop. Elle révèle, par ricochet, l’agitation qui a gagné un camp politique depuis cette disparition tragique.

En toute logique, la justice (par son auxiliaire qu’est la police) qui convoque des confrères pour « renseignements » devraient élargir son enquête sur cette officine de manipulation manifeste qui vise à désorienter l’enquête. C’est ici que le Procureur général de la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mbamu – qui est lui-même dans une transe injustifiable alors qu’il n’est pas en charge de l’affaire – devrait aller jusqu’au bout de son engagement pour faire interpeller également Dieunit Kanyinda et tous ceux qui ont brandi la piste des tweets pour qu’ils apportent, eux aussi, leurs « renseignements » dans cette affaire. Ceci conformément à cet incontournable principe du droit qui veut que la charge de l’accusation incombe à celui qui porte justement cette accusation.

Dieunit Kanyinda a cité nommément des noms dont celui de Peter Tiani attrait comme renseignant. Il ne devrait pas, à son tour, échapper à l’intérêt des enquêteurs.

JDW

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