Répondant au tout dernier réquisitoire du Procureur général près la Cour constitutionnelle tendant à obtenir l’autorisation de poursuivre Matata Ponyo dans la même affaire Bukanga Lonzo couverte par un jugement irrévocable de la même Haute Cour, le Président du Sénat a, dans sa réponse au PG Jean Paul Mukolo, signifié que cette autorisation était superfétatoire au motif que Matata Ponyo serait encore à la disposition de la justice.
Évoquant la décision du bureau du Sénat du 5 juillet 2021par laquelle ce organe avait levé les immunités de l’ancien Premier ministre et autorisé des poursuites judiciaires à son encontre, Bahati Lukwebo ajoute que depuis lors, aucune décision judiciaire n’a été rendue et portée à la connaissance du Sénat.
Cette position de Bahati, engageant le bureau du Sénat qui agit toujours en dehors des sessions parlementaires normales, entre en contradiction avec la vérité et souligne les plaintes de Matata qui a fini par récuser toute la composition de la chambre haute. Sur le premier plan, en effet, l’on semble percevoir une légèreté de traitement de la question des immunités – principal rempart de protection du parlementaire – qui est devenue, pour un passe-partout utilisé indistinctement sur toutes les causes contre l’ancien Premier ministre.
Il faut se souvenir, en effet, que la décision de juillet 2021 évoquée par Bahati portait sur une réquisition qui portait un objet précis, à savoir : le dossier des biens zairianisés. Les juristes considèrent que cette décision n’est pas exempte de forclusion et ne doit pas du tout servir à toutes les causes et demeurer permanente « à toutes fins utiles ».
Curieuse indifférence du Sénat face en entorses administratives du PG Mukolo
Sur un autre volet, l’on rappelle que la cause pour laquelle l’autorisation des poursuites avait été délivrée, l’affaire de zairianisation, avait été classée sans suite avec les excuses de l’organe de la loi, à savoir le PG Jean Paul Mukolo. S’il est vrai qu’à ce jour, et au nom du principe administratif de parallélisme épistolaire, ce dernier n’a pas rendu la politesse au bureau du Sénat – qui ne s’en plaint pas curieusement – en le notifiant de cette fin, la République sait très bien qu’après audition menée presqu’en direct par une succession d’événements spectaculaires, le dossier avait été déclaré vide par le magistrat instructeur et classé sans suite.
Par la suite, se trouvent en difficulté d’obtenir la notification de cette fin et se retrouvant otage de Mukolo, qui usait abusivement de la décision du sénat du 5 juillet 2021 pour maintenir Matata à sa merci, ce dernier avait saisi le bureau du Sénat afin de solliciter le soutien et la solidarité des siens.
Bahati Lukwebo est bel et bien informé de l’extinction de tous les dossiers judiciaires contre Matata
Depuis lors, Bahati était formellement informé de la situation et mis au courant du commerce politico judiciaire que Mukolo faisait de l’autorisation que lui, Bahati, avait signé pour une affaire aujourd’hui forclose. On se souvient aussi de la chaude prise de becs qui avait opposé Bahati à Matata à la suite d’une motion de se dernier qui se plaignait de l’indifférence du bureau sur son cas alors qu’il était interdit par Mukolo d’aller suivre des soins à l’étranger.
On se souvient aussi que lors de cette chaude plénière, le Sénateur Boshab, juriste de renom, était intervenu pour signifier que dès lors que la Cour constitutionnelle avait déjà statué sur le dossier de la zairianisation, Matata Ponyo recouvrait automatiquement ses immunités et n’avait donc besoin d’aucune notification, sinon pour ses archives.
On se souvient aussi que, très remonté et ne voulant rien entendre, Bahati Lukwebo décida de demander à Matata de lui ramener ladite notification pour recouvrer ses immunités.
Co geôlier avec JP Mukolo, Bahati Lukwebo détient les immunités de Matata
En conclusion, on retient que Bahati Lukwebo est parfaitement au fait de la saga judiciaire sur Matata Ponyo dans laquelle sa passivité est particulièrement déterminante à tous les coups. On retient aussi qu’en définitive, c’est le même Bahati qui détient ces immunités par devers lui pour maintenir Matata sous les intempéries judiciaires de Jean Paul Mukolo Nkokesha. CQFD
JDW