Parti solliciter une nouvelle autorisation pour poursuivre à nouveau le Sénateur Augustin Matata Ponyo dans la même affaire Bukanga Lonzo déjà jugée, le Procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean Paul Mukolo Nkokesha a trouvé une sacrée voie royale lui ouverte par Bahati Lukwebo. Président de la chambre haute, Lukwebo se trouvait bien à l’aise dans cet environnement de prédilection, les vacances parlementaires, pour régler ses petites affaires. Un environnement qui lui a toujours permis de livrer son collègue sans remords, lui qui sait que depuis le tout premier réquisitoire du même Mukolo, la plénière du Sénat avait refusé d’accorder cette autorisation. Lukwebo avait alors profité, comme cette fois-ci, des vacances parlementaires pour livrer Matata Ponyo dans l’affaire de l’indemnisation sur le dossier de la « zaïrianisation ».
Les yeux fermés, Bahati ouvre un boulevard à Jean Paul Mukolo Nkokesha
Cette fois-ci, le PG ne pouvait mieux rêver lorsqu’il s’est fait dire qu’en fait n’avait pas besoin d’une nouvelle autorisation car Matata Ponyo n’a jamais recouvré ses immunités depuis cette affaire de zaïrianisation. Tel un couvercle pouvant couvrir plusieurs couvercles, Bahati Lukwebo a donc estimé que cette situation d’immunités non recouvrées servirait désormais de passe-partout contre Matata Ponyo qu’il n’a jamais porté dans son cœur.
En tout cas, le Président de la chambre haute ne s’est pas donné la peine de se demander pourquoi le PG Mukolo, qui avait déjà classé sans suite cette affaire pour laquelle il avait obtenu la levée des immunités, est retourné auprès de lui pour solliciter une nouvelle autorisation pour poursuivre à nouveau Matata Ponyo.
« Faits nouveaux » dans un rapport de l’IGF vieux de plus de trois ans et déjà exploité
Bahati Lukwebo n’a pas cherché, non plus, à savoir quels sont ces fameux « faits nouveaux » contenu dans le même rapport de l’IGF datant de plus de trois ans et qui, curieusement, auraient échappé à Mukolo Nkokesha depuis toutes ces années.
Dans tous les cas, Bahati Lukwebo, qui ne s’est pas donné la peine de considérer le principe « non bis in idem », s’est interdit tout effort, ne fût-ce qu’intellectuel, pour considérer que, « faits nouveaux » ou pas, il s’agit bien d’une même affaire Bukanga Lonzo couverte d’un jugement de la même haute Cour dont les arrêts sont rendus en premier et dernier ressort.
Bahati Lukwebo ne s’est pas, non plus, donné la peine de mettre la forme habituelle en ce genre de situations, c’est-à-dire entendre son collègue avant toute décision. Devant lui, en effet, le PG Mukolo Nkokesha a livré un One man show avant de repartir, d’une joie inespérée, avec Matata Ponyo dans son escarcelle. Jamais un Chef de corps, judiciaire de surcroît, ne pouvait espérer trouver autant de facilités auprès d’une institution indépendante dont le principe de base est pourtant de protéger les siens.
Après avoir bataillé sans succès durant tout son premier bail pour avoir la tête de Matata Ponyo, Jean Paul Mukolo Nkokesha ne s’embarrassera pas de zèle, maintenant qu’il a un nouveau mandat, pour, enfin, inscrire ce prévenu dure à cuire dans son tableau de chasse.
JDW