Réuni le 17 février 2023 dans le cadre de sa 1140ème réunion au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement, le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine a décidé de relancer l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et le développement en RDC et dans la région des grands lacs. Les participants à la réunion ont, en effet, réaffirmé que « l’Accord-Cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité ».
Cette relance intervient au terme d’un constat de l’échec de l’initiative prise par la même Union africaine dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi à travers l’EAC. La feuille de route arrêtée en novembre 2022 à Luanda, et qui prévoyait notamment la cessation des hostilités et le retrait du M23 des zones qu’elle occupait, n’a jamais été mise en œuvre. Au contraire, ces rebelles soutenus par l’armée rwandaise ont poursuivi l’expansion de leur zone d’occupation en territoire congolais.
Appelant à, la « revitalisation urgente » de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le conseil de paix et de sécurité « souligne que les pays signataires doivent, individuellement et collectivement, redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les engagements nationaux et régionaux inscrits dans l’Accord-Cadre ».
L’Union africaine est, pour sa part, chargée, en collaboration avec la CAE, la CEEAC, la SADC, la CIRGL et l’ONU, de « travailler d’urgence à la revitalisation de l’Accord-Cadre et de faire rapport au Conseil dans un délai de six semaines ». En attendant, le Conseil de paix et de sécurité « exige que tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR, cessent immédiatement les hostilités et se retirent sans condition de l’Est de la RDC ». Il demande également avec insistance « la mise en œuvre rapide des résultats des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que du Communiqué du mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ».
Signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba (Ethiopie) sous le double parrainage de l’UA et de l’ONU, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région (Ndlr : des grands lacs et environs) prévoit de s’attaquer aux causes profondes de la crise qui sont à la fois régionales et congolaises, d’impliquer plus vigoureusement les acteurs régionaux ainsi que leurs organisations – Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL) et Communauté pour le Développement de l’Afrique australe (SADC) – dans sa résolution. Il prévoit également de mettre en place un double mécanisme de suivi, chapeauté par des responsables onusiens de haut niveau ; et, enfin, de donner à la Mission de stabilisation des Nations Unies au Congo (MONUSCO) une nouvelle Brigade d’intervention plus efficace.
Dans sa mise en œuvre, cette Brigade d’intervention avait effectivement été déployée avec des contingents africains, principalement tanzanien. Elle avait joué un rôle déterminant dans la mise en déroute du M23 la même année 2013.
JDW