Regies financières : Réhabilités par Tshisekedi, des cadres et agents meurent sans réintégration

Richard Politasi, ancien cadre à la Direction Générale des Impôts, a été porté en terre ce mardi 10 janvier 2023. Décédé le 29 décembre 2022, il avait longtemps souffert sans avoir les moyens de vaincre la maladie. Simplement parce que malgré la réhabilitation dont il bénéficiait depuis juillet 2022, son employeur refusait de le réintégrer et lui payer ses droits perdus depuis 2010 à la suite d’une mesure irrégulière de mise à la retraite. Politasi est ainsi le 105ème cadre de cette catégorie à mourir sur les 254 qui doivent être réintégrés.
Au total, c’est plus de 600 cadres des régies financières (DGI, DGRAD et DGDA) qui avaient été réhabilités à la suite de l’ordonnance n° 22/083 du juillet 2022. Cette ordonnance modifiait et complétait les ordonnances n° 09/072 du 31 juillet 2009 et n° 10/006 du 2 janvier 2010 qui portaient, notamment, mise à la retraite, promotion et révocation des cadres et agents des régies financières. A elle seule, l’ordonnance de 2010 avait révoqué 119 cadres et agents et en mettait à la retraite 2569.
Mais ces ordonnances comportaient des erreurs du fait qu’elles embarquaient plusieurs cadres et agents mis à la retraite anticipative ou révoqués abusivement. 13 ans plus tard, soit en juillet 2022, Le Président Félix Tshisekedi mettait fin à ces injustices avec son ordonnance du 5 juillet. Le chef de l’Etat justifiait cette décision par « le besoin de justice et d’équité tendant à rétablir les agents concernés dans leurs droits et, d’autre part, l’impératif de l’observance du droit à l’égale protection des lois, l’une des composantes du socle de l’Etat de droit ».

Une décision du chef de l’Etat foulée au pieds
Depuis lors, cependant, ces cadres et agents réhabilités peinent à se faire réintégrer dans leurs régies respectives et à recouvrer leurs droits depuis 2009 et 2010. Les responsables de ces régies les font marcher comme s’ils sollicitaient une faveur alors qu’ils sont pleinement dans leurs droits. La situation est plus révoltante à la DGI qui se vantait des communiqués de service de son administration ou du contentieux jamais exécutés.
En clair, les cadres et agents des régies financières attendant depuis juillet 2022 d’être réintégrés dans leurs services respectifs et de toucher leurs salaires impayés depuis leurs révocation ou mise à la retraite anticipative, le tout dans des conditions irrégulières. Las de ne pas pouvoir rentrer dans leurs droits, ils tournent leurs regards vers le chef de l’Etat qui voient ses ordres bafoués par les responsables de la DGRAD, la DGI et la DGDA.
Craignant de mourir comme leurs 105 compagnons d’infortunes, les Mohicans survivants projettent de mener, dès la semaine prochaine, des actions d’envergure dont des plaintes en justice qui pourraient déboucher sur des dommages et intérêts pouvant coûter des centaines de millions au Trésor public. Cela par la faute des responsables des régies financières qui sabotent les décisions du Président de la République.

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